samedi 12 septembre 2009

Les deux voleurs !

Encore un autre conte avant la fin du 2ème.
Il y avait bien longtemps, quand les nations civilisées du monde avaient encore des régimes démocratiques au pourvoir, dans un village qui s’appelait l’Afrique, il y avait une riche et misérable famille, la famille Niger. Cette famille était riche parce qu’elle possédait un sac de cauris dont les membres ne voyaient plus la valeur. En effet, les échanges commerciaux ayant cours en francs CFA dans ce village, et les euros et les dollars mieux prisés que les cauris, les cauris ne servaient plus qu’à orner les hanches des petites filles de la famille. Cette famille était misérable parce que chaque jour, ses enfants braillaient qu’ils avaient marre de leur vie de chien dans laquelle il leur fallait fouiller les poubelles des autres pour manger ou bien tromper leur ventre avec des papiers et autres simulacres de nourriture.
Un jour, deux voleurs, de nuit, un grand et un petit, entrèrent dans le terrier de cette famille et trouvèrent ce qui servait de magasin de la maison avec trois sacs : un sac bien rempli de mil, un sac de sorgho rempli au trois quart et le sac de cauris, à moitié vidé. Le petit voleur dit au grand voleur : « moi je veux le sac de mil, celui qui est bien rempli. Il me servira à nourrir mes chevaux. » Le grand voleur fit remarquer au petit voleur que si c’était pour ses chevaux, ceux-ci préféraient le sorgho. « Mes chevaux ne savent pas ce qu’il veulent. En plus, le sac du sorgho est vidé au quart ! » Le vieux voleur comprit la réponse ; ils ne volaient pas vraiment par nécessité, ils volaient parce qu’ils étaient des artistes.
Le grand voleur fit remarquer au petit, que si lui, il prenait le sorgho, la famille Niger ne tiendrait pas pour, l’année prochaine, produire le mil et le sorgho qu’ils reviendraient voler. Il décida donc de prendre le sac de cauris. Après tout, dans ce village, personne n’en voudrait, même gratuitement. Le vieux voleur ne faisait alors que désencombrer la maison de cette famille paysanne.
La bouche du petit voleur félicitait le grand voleur pour son humanisme et sa sagesse tandis que son cœur se moquait de se pauvre con dépassé par les événements et à un pied de la tombe. Une fois à la maison, le petit voleur confia à sa femme la moitié du sac de mil pour son « fourra » et la moitié à son domestique qui s’occupait de ses chevaux. Le grand voleur profita du passage des Citadins de l’Occident pour vendre les cauris pris chez le paysan. Ce fut une belle affaire pour lui, avec beaucoup d’argent. Ce fut encore une plus belle affaire pour les citadins dont les musées d’arts attendent des spécimens particulièrement adorés par leurs concitoyens.
Un jour, vers la période de soudure, le grand voleur acheta du maïs et revint, de grand jour cette fois-ci, chez la famille paysanne. « Je vous apporte les preuves que je suis le seul qui vous aime dans ce village. Voici du maïs pour accompagner la période de soudure, et je vous indique où retrouver le reste de votre mil volé. »
Le grand voleur indiqua la maison du petit voleur qui fut étonné, mais nullement effrayé, de voir un membre de la famille paysanne visiter l’enclos de ses bébêtes. Chez la famille Niger on se promit d’abord de bien cacher les prochaines récoltes. Puis on eut cette question qui ne trouvait pas alors de réponse : « mais, diable, comment le grand voleur a-t-il fait pour savoir qui a volé la famille, et pourquoi il lui a apporté de la charité ? »
Les uns soutinrent que c’est parce qu’il était le meilleur, le seul « bon »parmi les voleurs ; les autres répliquèrent qu’il n’est pas pour autant autre chose qu’un voleur. Finalement, les membres de la famille étant de grand cœur, on décida que tout cela n’avait aucune importance.
Au lecteur de décider qui est qui et, qui il est dans le conte ; car forcement le lecteur est dans ce conte !!!
Devinette: Que faire si vous devez conseiller ces paysans dans le choix du chef de leur village (et il n y a que les deux voleurs comme candidats) ?

vendredi 11 septembre 2009

Jouer au meilleur tailleur !

Le troisième conte avant la fin du deuxième.

Dans les temps immémoriaux, il y avait eu un pays qui s’appelait le Niger. Après sa « décolonisation », le pays a connu l’indépendance, la DEMOCRATIE, la dictature militaire, la conférence nationale, la DEMON-CRATIE, le régime militaire, la DES-MAUX-CRATIE, le pouvoir militaire, la DE-MOT-CRATIE et le TAZARCHE.
Puis un jour vint où la jeunesse du pays décida de mettre toute la classe politique en retraite anticipée. Mais comme il n y a dans la classe politique que des parents, oncles, tantes, grands frères et grandes sœurs des jeunes de la jeunesse du pays, celle-ci décida qu’elle ne laissera pas la classe politique désœuvrée. Après d’âpres discussions et pour ne pas augmenter le taux de chômage de la jeunesse, on décida d’affecter tous les tailleurs et couturiers de la tranche de vingt à quarante ans dans la politique et de faire de tous les politiciens des tailleurs et des couturiers.
Alors les Grands de la classe politique, une fois en retraite, ils tinrent conseil et décidèrent d’installer leur commerce dans une même rue pour disaient-ils, « pouvoir se retrouver en fada, poser du thé et discuter du bon vieux temps pendant les nombreuses "pause – café" au programme ». Ils adressèrent une demande à la mairie qui donna un avis favorable à condition qu’il n y ait jamais de meeting ou des déclarations politiques dans cette fada.
Le premier, en ouvrant sa boutique, mit cette pancarte publicitaire : « Vous êtes chez le meilleur tailleur de Niamey ! » ;
Le deuxième en voyant la pancarte du premier, mit : « Vous êtes chez le meilleur tailleur du Niger ! » ;
Le troisième, voyant la pancarte des autres, mit : « Vous êtes chez le meilleur tailleur de la CEDEAO » ;
Le quatrième, voyant la pancarte des autres, mit : « Vous êtes chez le meilleur tailleur de l’Afrique subsaharienne ! » ;
Le cinquième, voyant la pancarte des autres, mit : « Vous êtes chez le meilleur tailleur de l’Afrique » ;
Le Sixième, voyant la pancarte des autres, mit : « Vous êtes chez le meilleur tailleur la planète terre » ;
Le septième, voyant la pancarte des autres, mit : « Vous êtes chez le meilleur tailleur de la galaxie solaire » ;
Le huitième, voyant la pancarte des autres, mit : « Vous êtes chez le meilleur tailleur de l’univers » ;
Enfin, le neuvième réfléchit à ce qu’il pourrait bien mettre ! Puis, il eu une idée. Il alla se faire un gigantesque panneau qui couvre toute la devanture de sa boutique. Il fit inscrire, en gros et en gras, ceci : « Chers client ! Nous les tailleurs, nous sommes ‘fils de neuf’ (yan tara ne) ! Nous ne ‘sommes pas dix’ (ba mu cika goma ba) ! Vous êtes ici chez le plus honnête tailleur de cette rue. Si je dois vous coudre un habit, et si je vous donne rendez-vous dans une semaine pour reprendre votre habit, alors si vous tenez à avoir votre habit dans un mois, revenez juste demain me faire la bagarre pour dire que votre habit a déjà un mois avec moi ! »
Tous les autres tailleurs se fâchèrent contre lui, et en même temps, ils se moquèrent et eurent pitié de lui : « celui-ci n’aura guère de militants », se disaient-ils. Malgré la gêne de certains on décida qu’ « il est exclu de notre parti parce qu’il joue à l’honnête tailleur pendant que l’on joue au meilleur tailleur ! »

NB : L’histoire est si ancienne que la chaîne de transmission a fini par perdre les noms de nos honnêtes, grands et meilleurs, hommes politiques. Excusez le conteur, ce n’est pas de sa faute !

samedi 29 août 2009

PETITES HISTOIRES DE TAZARTCHE

Petites histoires de TAZARTCHE !!!

« Ces histoires ne veulent rien prouver ! On m’excusera juste si je n’ai pu être fidèle à la lettre de ce qui s’est passé ; du moins j’espère ne pas avoir trahi ce que voulaient dire les personnes dont je rapporte les propos ! »

1. Quinze mille de crédit téléphonique pour l’après TAZARTCHE !

A Aguié, plusieurs personnes utilisant la ligne Zain avaient reçu un crédit de 15 000 F CFA (quinze mille !) utilisable seulement après TAZARTCHE. Après la certitude que Tazartché l’emporte, j’arrive chez une femme âgée qui avait reçu le crédit et je lui demande : « alors, Mama, vous jouissez de vos 15 000 de crédit ? » Réponse, « Après les proclamations des résultats, ils ont retiré leur crédit !!! »

2. Je n’ai pas voté parce que l’absence des électeurs au bureau de vote m’a énervé !

A Aguié, je demande à un Papa : « Alors Papa, vous avez voté pour ou contre Tazartché ? » Réponse : « Je voulais voter contre Tazartché ! J’ai bien sur voté Tandja lors des scrutins présidentiels passés. Mais enfin, si quelqu’un commence à s’accrocher de la sorte au pouvoir, ce n’est jamais bon. Est il le seul à vouloir diriger ce pays ou bien il veut nous faire revivre les événements tragiques qui ont eu raison de Baré (sababin da ya tafi da Ba’are) ? Pour revenir au vote, quand je suis arrivé, j’ai trouvé le bureau vide. Il n y avait que les membre du bureau de vote. Cela m’a énervé, et j’ai rebroussé chemin sans avoir voté. »

3. Désormais, quand vous prenez un taxi, il faut savoir ce que vous dites !

Un jour je pars à la DRH du MEN, situé comme certains le savent dans les locaux de l’Enseignement Sup. à Niamey. Une des employées me raconta l’histoire suivante que l’avocate d’une jeune femme détenue lui a racontée le matin même. La veille (la veille du jour où elle me racontait l’histoire) la jeune femme avait pris un taxi. Dans le taxi plusieurs personnes discutaient et prétendaient que Hama Amadou a trahi Tandja Mamadou. La jeune femme pris la parole et dit que si trahison il y a, c’est au contraire Tandja qui a trahit Hama. Elle donna ses raisons. Le même soir, on sonna à la porte, chez elle. C’étaient des policiers qui l’amenaient passer sa première nuit en tôle.

4. De 1963 à 2009, Tandja est absolument le meilleur de tous les présidents !

A Maradi je dis à un vieux : « Tsoho, su Baba Tandja shi kenan an zarce » (Vieux, finalement Tandja passe !). « Bien sur que Tandja passe. Je le savais et l’avais bien dis à certains de votre genre qui arrivent de la ville. » Je répliqua alors : « que Dieu nous préserve des mauvaises conséquences que cela pourrait engendrer ! » Le vieux me répondit que Dieu voulant, rien n’arrivera qui ne soit de la grâce divine. Moi « qui arrivais de la ville », je voulais ouvrir la bouche pour expliquer au vieux des choses qui ne seraient pas à sa portée ; le grand père me coupa cours la parole : « Ecoute gosse, je ne suis qu’un pauvre paysan. Mon avis n’intéresse personne dans cette affaire de Tazartché. Avec ou sans mon consentement, ils allaient faire ce qu’ils avaient décidé. Mais il y a une chose dont je suis sûr et certain. On peut faire tous les discours que l’on veut, mais ni Diori, ni Kountché, ni Ali Seybou, ni Mahaman Ousmane, ni Ba’aré, ni Wanké n’ont fait le bien que Tandja à fait au paysan. Je méprise Mahamane Ousmane parce qu’il n’a ni cœur, ni honte ; j’ai peur de Mahamadou Issoufou parce que sa rigidité fera cassé la baraque une fois qu’il sera au pouvoir ; enfin, je déteste Hama Amadou parce que bien qu’il soit le plus habile de nos politiciens, il est en même temps celui qui a le « ventre le plus noir ». Alors, « ko gobe tazartché » (même demain, que TAZARTCHE). »

Le pouvoir ... c'est le pouvoir; 2ème partie

Le pouvoir, c’est le pouvoir…

Deuxième partie : … même dans les mains des vermines

(Après un siècle d’absence de la civilisation de la toile d’araignée, me voici de retour pour la suite de notre conte ; car désormais, ils s’agit de « notre » conte, moi et mon lecteur. Oh ! je sais ce que vous vous dites : « il se prend déjà pour un conteur fait et veut user des manières des grands ». Détrompez-vous, pas du tout, là n’est point mon intention. Je vois alors votre deuxième flèche : « incorrigible, il te faut te justifier en tout. Nous comprenons bien que tu n’aies pas le courage de t’excuser expressément de n’avoir pas respecter ton engagement de livrer tes contes dans le délai et puis… » Excusez moi, je sais qu’il est impoli de faire attendre le lecteur, mais je ne me souviens pas d’un délai de livraison … « Alors tu ferais mieux d’aller au conte si tu ne veux pas que nous te zappions ! » Alors à vos ordres et avec toutes mes excuses.)

Mais supportez un bref rappel :
Bartai, sa clique, l’histoire de la royauté, du passage à tabac ordonné par l’enfant de Madougou, de la convocation du père de Bartai, du discours du chef de la gendarmerie et du « le pouvoir, c’est le pouvoir même dans un jeu d’enfant ! » Vous avez pu oublié, mais pour la suite, vous devez vous en rappeler !

Et bien le propre de Bartai, c’est d’être très intelligent, alors qu’à première vue, il se donne toujours pour un idiot congénital. Par intelligent, nous n’entendons pas les gens qui sont capables de faire toute leur scolarité avec tous les prix de toutes les premières places célébrées. Bartai, avait-il été à l’école ? Personne ne s’en souvient parce que personne ne trouve d’intérêt à se poser la question. Par intelligent, nous faisons allusion à ces génies qui ont un sens poussé des situations et des temps. De la moindre chose qui leur arrive, ils dénichent illico presto tous les avantages qu’ils peuvent en tirer pour eux-mêmes, et surtout rien que pour eux. Ainsi, le chef gendarme vient de cautionner le passage à tabac de Bartai, juste parce que le « pouvoir, c’est le pouvoir ! » Alors, lui, Bartai, battu sur ordre du « roi de jeu », lui Bartai, peut certainement avoir dans cette situation, plus que faire battre.
Le lendemain, c’est Bartai qui réveilla l’enfant de Madougou :
« Je suis venu vous présenter mes excuses, oh grand roi. J’ai agi en idiot. En réalité tu aurais du être roi depuis bien longtemps. Car c’est toi qui, en réalité, nous as toujours mené aux meilleurs endroits de ciyawa. J’ai poussé l’idiotie jusqu'à laisser mon père amener la petite histoire d’hier à la gendarmerie. Mais là bas, j’ai compris que « le pouvoir c’est le pouvoir, même dans un jeu d’enfants. » Et justement parce que le pouvoir, c’est le pouvoir, il n’est pas digne de roi, même dans un jeu, de sortir sans une suite qui l’annonce et affiche le symbole de sa royauté. Le premier à avoir voulu contester ta royauté, je suis le premier qui ferai tout pour l’affermir et je serai le dernier à vouloir te quitter. Car sans toi que serai notre groupe ? Une bande de gosses et de voyous errants à la recherche de ciyawa ? Et si nous savions même chercher ciyawa ! Car qui connaît mieux les meilleurs endroits de ciyawa que toi. Je viens, noble roi me mettre à ton service. »
En vérité, l’enfant de Madougou ne s’attendait pas du tout à cet engagement si lyrique. Lui-même ne se prenait pas autant au sérieux. Il s’avait que cet engagement ne pouvait être gratuit, mais qu’avait-il à perdre ? Et de toute façon, n’est pas vrai ce que dit Bartai ? Ce n’est certainement pas pour lui-même qu’il acceptait son rôle de nouveau chef ! Si comme tous le reconnaissent, même bien avant c’était lui qui menait le groupe, pourquoi ne pas accepter la reconnaissance et l’honneur de ce qu’il fait et faisait de bon cœur ? Quoi, n’est pas là juste une manière de répondre aux sollicitations de ses paires et de pouvoir ainsi mieux les aider ? Tout le monde sait bien que l’idée de faire un roi ne vient pas de lui. Tout le monde sait que l’idée de le choisir lui, comme le roi ne vient pas de lui non plus. Et tout le monde reconnaît qu’il est le mieux (peut être le seul) qui puisse assumer ce rôle pour le bien de tous. Conclusion, tous devaient lui être reconnaissants.
Et voila le tout nouveau roi, précédé de son tout nouveau griot, installé avec tous les honneurs à la sortie du village, au lieu habituel du rendez-vous pour la recherche de ciyawa. Quelle ne fut la surprise de ceux du parti des zélotes et des zélés en trouvant celui qu’ils ont hier copieusement tabassé aux petits soins du roi. Le chef des « tabasseurs » d’hier, en arrivant, après avoir tendu avec un certain mépris la main à Bartai, voulu tendre la main au nouveau roi. Quelle ne fut sa surprise de prendre une double claque de Bartai sur la joue :
« Le pouvoir, c’est le pouvoir ; même dans un jeu d’enfants. Un roi, ça se respecte ! Qui est tu pour tendre la main au roi ? Tu pense avoir en face de toi un vulgaire ami du quartier ? Si toi, tu ne respectes pas ton roi, qui le respectera ? Si tu penses que le pouvoir, c’est un jeu, tu peux demander à ton père d’aller se plaindre à la gendarmerie ou n’importe où ça lui chante. Désormais tu n’auras plus à traîner ta suite de zélotes ; le seul digne de cortège étant le roi. Et si tu veux contester sa royauté, dis le tout de suite pour que vous régliez l’affaire ici et maintenant. Autrement, le parti des zélotes est dissous. Car il ne peut y avoir plus d’un roi. Si tu acceptes cela, alors agenouille-toi tout de suite et demande pardon au roi. »
L’argumentaire est implacable, inattaquable. Même le roi ne peut le contester. S’il le faisait, il remettait en cause son pouvoir. Lui qui a ordonné d’expliquer à celui qui ne comprenait pas pourquoi il devait remplir le sac du roi de fourrage avant de remplir le sien propre, peut-il interdire d’expliquer à quelqu’un que « le pouvoir, ça se respecte » ? Le chef du parti des zélotes promena ses yeux du côté du roi, le roi le regarda droit dans les yeux, le chef du parti des zélotes compris qu’il n y a désormais qu’un seul chef et que ce n’est pas lui. Il s’agenouilla et demanda pardon.
Bartai respira en pleins poumons sa revanche. Son sac de revanche était bien plein : il a giflé et humilié quelqu’un, insulté son père, dissous son parti. Il poussa plus loin le cynisme ; il prit celui qu’il vient de déshonorer à part :
« Je n’ai rien contre toi. Il fallait que nous donnions un exemple aux autres pour établir le pouvoir du nouveau roi. Je ne veux pas te prendre ta place. Mais laisse moi être le troisième homme du pouvoir. Désolé pour la claque. »
Les excuses de Bartai acceptées, celui à qui les excuses ont été présentées se promis de prendre sa revanche un jour ; Bartai se dit en son fond intérieur qu’ils sont à match nul et que plus jamais il ne se laissera surprendre, il marquerai plutôt le premier but que d’avoir à se rattraper.
Les autres gosses comprirent tous là où va la nouvelle danse. Qui se promit de bien rentrer dans la danse, qui se promit de s’asseoir regarder tranquillement la danse, qui se désola de se trouver en pareil endroit au pareil moment, qui bénit les cieux et les dieux pour la même raison. Chacun compris sa place. Et voila le pouvoir du roi établi et bien établi. Et voila Bartai qui devient sage philosophe :
« le pouvoir c’est le pouvoir, et malheur au sot qui ne le comprend pas, et bienheureux qui peut très bien en profiter ! »


NB : Je ne suis pas un moraliste, donc je n’ai pas à tirer de morale de notre conte. Je dis notre conte, juste parce que, même si fidèle à mon habitude, je n’ai pu résister à la tentation de reconsidérer le dosage du sel dans la sauce ; je suis obligé d’accepter qu’une fois qu’un conte est publié, alors il devient justement public. D’ailleurs, je ne peux plus vous assurer que les faits eux-mêmes ne sont pas le fruit de la divagation de mon imagination. Ils ont bien sur été inspiré de ce qui a eu lieu à Aguié, dans la région de Maradi au Niger. Mais …

lundi 27 juillet 2009

La Belgique menace de suspendre son aide au développement au Niger

La Belgique étudie actuellement l'opportunité de suspendre une partie de son aide bilatérale au Niger, a indiqué lundi le ministre du Développement, Charles Michel, à l'issue d'un entretien avec son homologue nigérienne, Aïchatou Mindaoudou.

"J'ai fait part de ma préoccupation quant aux développements politiques dans le pays et informé mon homologue que la Belgique étudiait la possibilité de suspendre une partie de son aide humanitaire pour 2009. Cela dépendra des éléments qui se présenteront sur le terrain dans les semaines et mois à venir", a indiqué M. Michel dans un entretien avec Belga.

Le Niger traverse une grave crise politique après l'annonce par son président Mamadou Tandja de la tenue le 4 août prochain d'un référendum visant à lui permettre de rester plus longtemps au pouvoir.Depuis cette annonce, le président a suspendu le Parlement et gouverne par voie de décrets.

La communauté internationale considère ce référendum comme anticonstitutionnel.La Commission européenne a ainsi déjà suspendu son soutien au pays.La Belgique envisage, elle, le gel d'une enveloppe de 8 millions d'euros pour 2009 destinés au soutien à des projets institutionnels.M. Michel ne souhaite pas suspendre l'aide bénéficiant directement à la population.

Selon le ministre belge, d'autres pays européens comme l'Allemagne, envisagent des mesures similaires.Il appelle dès lors de ses voeux une coordination au niveau européen.Le ministre Charles Michel a signé fin octobre 2008 à Niamey un accord établissant un nouveau Programme Indicatif de Coopération (PIC) pour la période 2009-2012 entre la Belgique et le Niger.Le programme est doté d'un budget de 52 millions pour les quatre années, soit le double de l'aide accordée à ce pays dans le cadre du PIC précédent.

lundi 13 juillet 2009

Niger: grève des avocats en "solidarité" avec la Cour constitutionnelle dissoute




NIAMEY (AFP) — Les avocats du Niger ont annoncé lundi s'être mis en grève pour 24 heures pour exprimer leur "solidarité" avec la Cour constitutionnelle, dissoute pour s'être opposée au référendum du président Mamadou Tandja décidé à rester au pouvoir.

"Nous déposons nos robes, nous fermons nos cabinets aujourd'hui pour manifester notre solidarité", a affirmé à l'AFP le bâtonnier Moussa Coulibaly.

Dans un communiqué, les avocats ont jugé illégale la dissolution de la Cour et "félicité" ses membres pour leur travail.

Le 17 juin, le Conseil de l'Ordre des avocats avait déjà appelé M. Tandja à se plier à la décision de la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, qui a annulé son décret convoquant un référendum sur une nouvelle Constitution devant lui permettre de se maintenir au pouvoir.

Les décisions de la Cour sont sans appel et s'imposent au président et ses membres sont inamovibles jusqu'en 2012, selon la Constitution.

La représentante de l'Ordre des avocats à la Commission nationale électorale indépendante (Céni), Me Aïssatou Zada, a récemment démissionné de la vice-présidence de cet organisme.

Après 10 ans à la tête du pays, le président doit constitutionnellement quitter le pouvoir le 22 décembre mais il a convoqué un référendum le 4 août pour changer la Constitution afin de se maintenir en poste jusqu'en 2012.

Il pourrait ensuite se représenter autant qu'il le veut, alors que l'actuelle Constitution interdit un troisième mandat présidentiel.

M. Tandja a dissous le Parlement, puis la Cour constitutionnelle, modifié le code électoral et s'est arrogé des "pouvoirs exceptionnels" qui lui permettent de gouverner seul par décrets et ordonnances.

Dimanche soir, il a appelé au "oui massif" au référendum.

Le principal opposant au pouvoir, Mahamadou Issoufou, a de son côté dénoncé un coup d'Etat" du président Tandja et "exigé" son départ ainsi que sa "mise en accusation" conformément à la Constitution pour "haute trahison pour avoir violé son serment" de respecter la Constitution.

Pour l'ancien président du parlement, Mahamane Ousmane, le référendum est "à haut risque et porteur de graves dangers pour la paix, l'Etat de droit et la quiétude sociale au Niger".

dimanche 12 juillet 2009

L'UE bloque une aide budgétaire à l'Etat nigérien


C’est une première sanction qui tombe sur le pouvoir nigérien. La commission européenne vient de bloquer une aide au budget de l'Etat du Niger. Pas de détail sur le montant de cette aide, mais, symboliquement, l'Union européenne manifeste sa volonté de sanctionner les dérives institutionnelles du président Tandja qui cherche par tous les moyens à rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat fin décembre.

Louis Michel, le commissaire au développement, avait déjà menacé fin juin : « Si les autorités nigériennes ne mettent pas un terme aux dérives institutionnelles, la coopération entre l'UE et le Niger pourra être gravement remise en cause ».

La Commission européenne vient de passer à l'acte en bloquant le versement d'une aide destinée aux dépenses de l'Etat nigérien. On ne connait pas le montant de l’aide, on sait seulement qu'il ne s'agit pas d'une suspension mais d'un blocage en signe d’avertissement.

Dérives

Même si dans l'entourage du président Tandja on fait montre de rester indifférent à d'éventuelles sanctions de la part de la communauté internationale, l'Etat du Niger peut difficilement se passer de l'aide extérieure.

Pays classé parmi les plus pauvres de la planète, le Niger boucle chaque année son budget grâce au soutien financier des bailleurs de fonds. Or l'Union européenne est le premier bailleur du Niger. D'ici 2013, ce sont plus de 470 millions d'euros d'aide qui sont inscrit au titre du 10e FED, le Fond européen de développement.

Et même si la sanction est pour l'heure symbolique, elle fait figure d'un avertissement des Européens à refuser toutes dérives antidémocratiques de la part de leur partenaire nigérien.

L'UE bloque une aide budgétaire à l'Etat nigérien


C’est une première sanction qui tombe sur le pouvoir nigérien. La commission européenne vient de bloquer une aide au budget de l'Etat du Niger. Pas de détail sur le montant de cette aide, mais, symboliquement, l'Union européenne manifeste sa volonté de sanctionner les dérives institutionnelles du président Tandja qui cherche par tous les moyens à rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat fin décembre.

Louis Michel, le commissaire au développement, avait déjà menacé fin juin : « Si les autorités nigériennes ne mettent pas un terme aux dérives institutionnelles, la coopération entre l'UE et le Niger pourra être gravement remise en cause ».

La Commission européenne vient de passer à l'acte en bloquant le versement d'une aide destinée aux dépenses de l'Etat nigérien. On ne connait pas le montant de l’aide, on sait seulement qu'il ne s'agit pas d'une suspension mais d'un blocage en signe d’avertissement.

Dérives

Même si dans l'entourage du président Tandja on fait montre de rester indifférent à d'éventuelles sanctions de la part de la communauté internationale, l'Etat du Niger peut difficilement se passer de l'aide extérieure.

Pays classé parmi les plus pauvres de la planète, le Niger boucle chaque année son budget grâce au soutien financier des bailleurs de fonds. Or l'Union européenne est le premier bailleur du Niger. D'ici 2013, ce sont plus de 470 millions d'euros d'aide qui sont inscrit au titre du 10e FED, le Fond européen de développement.

Et même si la sanction est pour l'heure symbolique, elle fait figure d'un avertissement des Européens à refuser toutes dérives antidémocratiques de la part de leur partenaire nigérien.

vendredi 10 juillet 2009

Quand le BAC d’une fille envoie sa mère « AD PATRES » !

Tandis que beaucoup de candidats au Niger sont en train de se lamenter parce que les premières épreuves du BAC leur font entrevoir des espoirs déçus, et que beaucoup d’autres exultent parce que sentent les prémices d’un victoire qui leur ouvrira des lendemains meilleurs, au Burkina, tous les candidats sont fixés sur leur sort. Une fille, en particulier nous intéresse ici, elle s’est tristement fixée sur son sort.

Celle-ci devrait être certainement très intelligent et à du bien bosser durant toute l’année. Sa mère a du particulièrement s’intéresser à son cas, peut être en l’encourageant et en veillant à ce qu’il ne lui manque de rien pour bien empocher le précieux sésame. Mais tous ces détails ne font que retarder la partie de l’histoire qui nous intéresse. Le jour de la proclamation des résultats, notre amie se rend dans le centre des examens. A – t – elle tenu à avoir sa mère avec elle pour que celle-ci partage son bonheur au moment où elle entendrait de ses propres oreilles le nom de sa fille ? Ou bien la mère a voulu faire une surprise à la fille en la prenant dans ces bras lorsqu’elles entendront ensemble le nom de l’heureuse candidate ? Toujours est-il que la mère se trouvait là quand on lisait les noms des nouveaux bacheliers !
Mais enfin, passons outre les détails ! On arriva au dernier nom de la liste et la fille n’entendit pas son nom. Alors elle fonda en sanglots en demanda à tous les saints ce que veut bien dire cette calamité qui lui arrivait, à elle. Et la mère de tomber ! On appela une ambulance, mais celle-ci rendit quand même l’âme.
Or quelque temps après, on afficha une liste de bacheliers sur laquelle figurait le nom de notre amie avec une très belle mention. Il semblerait que la première liste lue était tout simplement la liste d’un centre qui était attenant à son centre. Et deux messages d’arriver en même temps à notre petite amie. « Tu as eu ton BAC avec une belle mention » ; « Ta mère vient de décéder ! »
Petite question : selon vous, que représentera ce BAC pour cette fille ?

NB : Histoire vraie, mais n’allez surtout pas croire qu’elle s’était passée telle que je l’ai racontée. En fait, c’est la fille d’un frère qui était dans le même centre d’examen que notre petite amie qui m’a racontée l’histoire. Du fait à vous, la chaîne est déjà assez longue pour que vous vous donniez le confort d’une facile crédulité !

jeudi 9 juillet 2009

Réaction à l'interview de HAMA AMADOU

J'ai de lu l’interview de Hama Amadou à travers le lien de tamtaminfo que M. Soufianou a donné sur le groupe. J’ai aussi lu quelques commentaires de certains compatriotes. Je veux partager avec vous deux constats et quelques interrogations :
La question du régionalisme et de l’ethnocentrisme me semble plus sensible parmi les nigériens que je ne le croyais. Je ne sais pas dans quelle mesure ce que je lis peut être généralisable, ou non généralisable à tout le peuple nigérien. Mais si on considère que ceux qui ont accès au net parmi les nigériens sont pour la plupart des gens qu’on pourrait mettre quelque part dans le sac des « intello », alors je ne suis pas loin de penser que nous n’avons pas encore échapper à la possibilité d’un conflit éthno - régionaliste sanglant comme en ont connu certains pays. En y réfléchissant, il me serait difficile de clamer être exempt de toute fibre de régionaliste ou d’ethnocentriste. Après tout, on est naturellement si égoïste. La question que je me pose alors est de savoir comment nous pouvons nous éduquer et éduquer la génération future à avoir un réel souci du développement de leurs localités et de leurs régions (décentralisation oblige !) sans verser dans un régionalisme ou ethnocentrisme malsain.

Je vois que dans cette affaire, on fait trop de bruit au nom du peuple. Mais, de façon objective qui est ce peuple ? Qu’en pense-t-il réellement ? S’en soucie-t-il même ? Comment l’amener à prendre vraiment position et à exiger qu’on respecte sa vraie position ? Voici les résultats du vote d’opinion fait sur tamtaminfo :

Une partie de nigériens demandent une prolongation du mandat du Président Tandja: La prolongation n’est possible qu’à travers un referendum. Constitutionnel ou non, la question est à l’ordre du jour:
Etes-vous pour ou contre ce referendum ?
NON 6551 votants soit 89.1%

OUI 800 votants soit 10.9%

Nombre de votants : 7351
Premier vote : Vendredi, 22 Mai 2009 08:11
Dernier vote : Mardi, 07 Juillet 2009 12:32

Quel sens donner à un tel écart entre les pros et les anti « tazartché » ? Le gouvernement semble vraiment décider à faire son référendum : au lieu de continuer à se battre sur le terrain du refus du référendum, les anti « tazartché » ne feront – ils pas mieux de mobiliser leurs troupes pour un vote négatif massif ? Si le vote du 4 août se tient, je tiens pour erreur grossière et stratégique, la politique de l’abstention. Je me permettrai même d’inviter chacun de nous (favorable ou non au tazartché) de tout faire pour voter et faire voter tous ceux que vous pouvez faire voter.

mardi 7 juillet 2009

Nouvelle démission au sein de la commission électorale

Opposée aux manœuvres du président Mamadou Tandja censées le maintenir au pouvoir, la numéro deux de la commission électorale a démissionné. Il s'agit du deuxième départ au sein de l'institution en moins d'une semaine.

La vice-présidente de la Commission nationale électorale indépendante (Céni) du Niger et représentante de l'Ordre des avocats, Me Aïssatou Zada, a démissionné lundi, ont indiqué des radios locales.

Le 17 juin, le Conseil de l'Ordre des avocats a appelé le président Mamadou Tandja à se plier à la décision de la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, qui a annulé son décret convoquant un référendum sur une nouvelle Constitution devant lui permettre de se maintenir au pouvoir.

En réponse, le chef de l'Etat a dissous la Cour et en a nommé une nouvelle, dont certains membres se sont publiquement affichés en faveur de "son" référendum.

Les décisions de la Cour s'imposent au président et ses membres sont inamovibles jusqu'en 2012, selon la Constitution.

La démission de Mme Zaka est la deuxième à la Céni, après celle de son rapporteur, le militant Marou Amadou qui y représentait les organisations de défense des droits de l'Homme.

Après avoir écarté l'organisation du référendum de son programme par "respect" d'un arrêt de la Cour constitutionnelle annulant le scrutin, la Céni a finalement décidé de l'organiser, a indiqué un de ses membres qui a requis l'anonymat.

La Céni a déjà commencé à acheminer le matériel électoral à l'intérieur du pays, notamment les cartes et listes des électeurs ainsi que des exemplaires de l'avant-projet de Constitution qui sera soumis au vote le 4 août, selon la radio d'Etat.

Par ailleurs, le Collectif des organisations de défense des droits de l'Homme et de la démocratie (CODDHD) a demandé aux ONG affiliées de retirer leurs membres de la Céni "pour dénoncer le régime de non-droit au Niger".

Le Collectif, qui regroupe les plus importantes ONG du pays, dénonce notamment la décision du président Tandja de s'arroger des "pouvoirs exceptionnels" pour gouverner par décrets et ordonnances.

Après 10 ans à la tête du pays, Mamadou Tandja est décidé à rester en fonction, alors qu'il doit quitter le pouvoir le 22 décembre au terme de deux quinquennats successifs, selon la Constitution.

Il a dissous le Parlement et la Cour constitutionnelle, hostiles à son projet et a modifié le code électoral.

Francophonie: Le Niger suspendu




L’Assemblée parlementaire de la Francophonie (Apf) considère que le Niger est suspendu "de fait" de ses rangs après la dissolution du Parlement nigérien par le président Mamadou Tandja, a déclaré hier lundi à Paris le Secrétaire général de l’instance francophone.

M. Jacques Legendre, qui a appelé à arrêter "la dérive dictatoriale au Niger", a déclaré : "Nos collègues parlementaires nigériens, qui étaient avec nous à Dakar, ne sont pas présents à cette 35-ème Assemblée parce que le président Tandja a dissous l’Assemblée nationale. Pour nous, le Niger est suspendu de fait de l’Apf après cette grave décision".

S’exprimant au cours d’une conférence de presse, le secrétaire général de l’APF a jugé "absolument" nécessaire d’arrêter la "dérive antidémocratique" qui se déroule actuellement au Niger", excluant tout retour de ce pays au sein de l’organisation sans un Parlement démocratiquement élu. "Il est clair que nous n’accepterons pas de réintégrer le pays [le Niger] avec un Conseil de transition ou toute autre instance qui ne serait pas élue démocratiquement", a poursuivi M. Legendre.

Par ailleurs, la 35ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) a décidé de maintenir la suspension de la Mauritanie jusqu’à l’organisation d’élections libres et transparentes, a annoncé, hier lundi à Paris, le Secrétaire général de l’instance francophone, M. Jacques Legendre. "Nous avons pris note de l’accord de sortie de la crise politique conclu à Dakar et espérons qu’il va conduire à la tenue d’élections présidentielles démocratiques et transparentes en Mauritanie", a déclaré lors d’une conférence de presse, M. Legendre, qui a indiqué que l’APF est disposée à envoyer des observateurs en Mauritanie afin de s’assurer de la régularité du prochain scrutin. "Nous ne réintégrerons la Mauritanie que lorsque des élections se seront tenues dans la transparence totale. Et pour cela, nous sommes prêts à envoyer sur place des observateurs", a dit avec force le Secrétaire général de l’Apf.

Par ailleurs, le président de l’Assemblée nationale française, M. Bernard Accoyer, a annoncé que la 36ème session de l’institution se tiendra en 2010 à Dakar, au Sénégal, précisant que la date exacte de cette session sera déterminée mardi dans la journée. Créée en 1967, l’Apf compte actuellement 77 sections réparties sur les cinq continents.

(Pana)

lundi 6 juillet 2009

Serge Bilé


Hièr j'ai suivi une projection d'un film de Serge Bilé pourtant sur le racisme au Vatican suivi d'un entretien avec le réalisateur. Je vous file son sîte sur lequel vous trouverez des documentaires tirés pour la plupart de ses livres et que vous pouvez visionner gratuitement.
Voici quelques uns de ces titres:

Et si Dieu n’aimait pas les Noirs : Enquête sur le racisme aujourd’hui au Vatican
Noirs dans les camps nazis
La légende du sexe surdimensionné des Noirs
Quand les Noirs avaient des esclaves blancs
Sur le dos des hippopotames : Une vie de nègre


le site: http://www.sergebile.com/

Le pouvoir, c’est le pouvoir…








Première partie : … même dans un jeu d’enfants !

« Avant de commencer mon « conte », je dois d’abord vous demander pardon au sujet du premier de mon premier « conte » intitulé « Le pouvoir, une fois qu’on y goutte ». En effet c’est bien un « conte » que j’ai voulu vous proposer. Ce n’était pas un essai, un pamphlet, une dissertation, une réflexion, ni même une analyse approfondie à propos de la situation qui prévaut actuellement au pays. Non, c’était plus léger. Ainsi certains on pu être déçu de ma lecture. Ils se seront certainement dits que le Monsieur n’est pas très sérieux. Le problème c’est qu’un texte n’est vraiment lisible, souvent, qu’à partir d’une convention tacite entre celui qui l’écrit et celui qui le lit. Vous lirez différemment un texte qu’on vous présente comme une autobiographie, un roman, un traité d’histoire ! Bref, assez parlé, je voulais juste signaler que je voudrais mettre sur le blog une série de sorte de « conte-à-ma-façon ». Je vous livre donc la première partie du deuxième conte. »

Il y a eu, dans un département qui s’appelait Aguié, d’un pays qui s’appelait le Niger, des enfants qui allaient à la brousse chercher du fourrage ou « ciyawa ». Ils en revendaient et aidait ainsi leurs parents à assurer la pitance de leurs familles dans ces temps difficiles de soudure ; ces temps qui voient la fin du mil dans le grenier et l’attente du mil dans les champs.
Un, jour, une des ces idées qui semble nous venir du ciel telle une révélation, se fit jour dans la tête d’un de ces enfants : « Et si on mettait en place un roi ! » lança-t-il ? Les autres le regardèrent, certains en rire, d’autres même s’en moquèrent. Mais un autre enfant trouva que l’idée n’est pas si folle que cela. Et voila alors tous les enfants décidés de s’en servir comme une nouvelle distraction. On aura donc un roi qui nous guidera et nous conduira à la recherche du fourrage. Au besoin, nous nous trouverons ainsi mieux organisés pour nos petites rapines aux abords de la ville et dans les « rugar fulani » ou campement des peuls. C’est tout naturellement qu’on demanda au meneur habituel du groupe d’assumer la nouvelle responsabilité, bien qu’il y ait eu d’autres enfants qui voulaient la même place. Le nouveau roi, avant d’accepter la charge posa distinctement deux questions : 1. « Etes vous tous d’accord pour que je sois votre roi ? » Comme d’habitude, dans de telles circonstances, certains esprits zélés et calculateurs s’empressèrent de répondre à la place de tous les autres : « Bien sûr que tout le monde est d’accord pour que tu devienne le roi ». 2. « Qui ne m’accepte pas comme roi ? » Les mêmes zélés répliquèrent qu’il n y a personne. Ceux qui voulaient lever leur doigt, se sentirent privés de parole et considèrent qu’après la réponse que les autres ont donné à leur place, ils ne peuvent plus se permettre d’avoir une opinion différente de celle de « tout le groupe ». Le plus grand des « zélateurs » finit même par ôter son bout de chemise pour le nouer autour de la tête du nouveau roi en guise de signe d’intronisation. Le nouveau roi fit alors ainsi son discours de prise de fonction :
« J’accepte la charge que vous venez de me confier. Je suis désormais votre roi et vous me devez l’obéissance en tout. En contrepartie, je vous dirigerai, vous conduirai vers le meilleur des fourrages, et organiserai toutes nos sorties. Mais pour tout à l’heure, quand on sera sur nos lieux habituels où nous faisons « ciyawa », je m’en irai me reposer à l’ombre du grand arbre sous lequel nous avons l’habitude de jouer. Quand à vous, vous remplirez d’abord mon sac de « ciyawa » avant d’aller en faire pour vous. Quand vous aurez fini, nous rentrerons alors en ville ! »
Le parti des « zélotes » ne respira même pas pour répondre oui. Mais un des enfants qui hésitait à contester la royauté juste avant l’intronisation, trouva injuste la décision du roi. Pourquoi le roi se reposerait à l’ombre tandis que les autres rempliraient son sac ? Vaut-il mieux que les autres ? Il n’a qu’à faire lui-même « ciyawa » pour son propre compte comme d’habitude. Mais le roi a entendu les questions. Il se fit amener le dissident.
- Tu tiens toujours à savoir pourquoi vous remplirez d’abord mon sac avant de remplir les vôtres, tandis que moi, je serai à l’ombre pour me reposer ?
- En tout cas, je trouve cela injuste et, je n’ai pas l’intention de le faire. Tu n’as qu’à faire « ciyawa » comme tout le monde ici.
- Je t’assure que tout à l’heure tu changeras d’avis
!

Sur instructions du roi, le dissident se fit battre jusqu’au sang et ramené devant le chef.
- Tu as encore besoin d’explications pour faire ce que je dis ?
- Non, j’ai très bien compris !
- Je te savais très sage pour ignorer que le « pouvoir, ça se respecte ».


Si notre ami a su que le « pouvoir, c’est le pouvoir », il ne l’a pas encore vraiment accepté. Dès qu’ils rentrèrent en ville, il s’en fit voir son père à qui il montra toutes ces blessures et raconter comment l’enfant de Madougou à demander à tous les autres enfants de copieusement le tabasser.
- Madougou apprendra tout de suite à corriger son enfant !
Le père de βartai s’en alla prendre « konbakashio » ! Le chef gendarme voulut écouter l’histoire de la bouche de l’enfant avant de convoquer Madougou.
L’enfant arriva et fit le même récit au chef gendarme qu’à son père. S’il n’avait pas été intimider par la tenue militaire du chef et le béret, il aurait certainement ajouter des détails qu’il n’avait livré à son père. Quand le chef gendarme voulut savoir pour quelle raison l’enfant de Madougou à ordonner à tous les enfants de se prendre à βartai et comment se fait-il que tous obéirent à l’enfant Madougou aveuglement, l’enfant raconta l’histoire de la royauté.
Alors le chef gendarme fit le présent discours au père de βartai :
« Ton enfant vient d’apprendre à ses dépends ce que c’est que le pouvoir. Si je demande à mes hommes qui sont ici de te jeter en prison tout de suite, ils s’exécuteront sans jamais me demander ce que tu as fait. Si je les envoi chercher Madougou, Madougou sera face à moi dans quelques instants. Tu viens te plaindre à mon niveau parce que j’ai le pouvoir d’agir. Et j’ai le pouvoir d’agir parce que j’ai à ma disposition des hommes qui m’obéissent. Ils m’obéissent parce qu’ils reconnaissent tous en moi le pouvoir et l’autorité. Le jour où l’on me punira parce que je leur ai donné des ordres ou qu’on les punira parce qu’ils ont obéit à mes ordres, alors je n’aurai plus de pouvoir. Et je ne pourrai t’être d’aucun secours. C’est pourquoi je ne peux appeler Madougou juste parce que son enfant à exercer un pouvoir que ses paires eux-mêmes lui ont confié. Ton enfant, et toute la ville avec lui, doit comprendre qu’on ne badine pas avec le pouvoir. Et le pouvoir, c’est le pouvoir même dans un jeu d’enfants ! »

NB : Je ne suis pas un moraliste, donc je n’ai pas de morale à tirer de mon conte. Je dis mon conte, juste parce que, fidèle à mon habitude, je n’ai pu résister à la tentation de reconsidérer le dosage du sel dans la sauce. Si non, je vous assure que les fait eux-mêmes ne sont pas imaginés seulement. Ils ont bien eu lieu à Aguié, dans la région de Maradi au Niger.

jeudi 2 juillet 2009

Niger : Une situation dangereuse pour la démocratie


Niger : Une situation dangereuse pour la démocratie
Par : Bureau de presse Mis en ligne : 2 juillet
Depuis plusieurs semaines, la situation politique au Niger ne cesse de se dégrader sérieusement, ce qui suscite de profondes inquiétudes dans ce pays, en Afrique et au-delà. La décision du Président Tandja de dissoudre la cour constitutionnelle qui s’oppose à son projet de référendum pour se maintenir au pouvoir plonge le pays dans une impasse juridique et politique très dangereuse.

Les arrestations et autres formes d’intimidation d’hommes politiques, de syndicalistes et de militants de la société civile se multiplient. L’Etat de droit et les acquis démocratiques sont mis en cause. La paix civile dans le pays est menacée.

Nombreux sont les démocrates et les progressistes nigériens et africains qui condamnent la violation flagrante des dispositions de la Constitution. Celle-ci affirme notamment que « le président du Niger n’est rééligible qu’une seule fois ».

Dans cette grave situation de dérives autoritaires et de menaces à la stabilité, le Parti communiste français lance un appel à la Commission de l’Union africaine et à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’intervenir d’urgence pour la préservation de la paix au Niger.

Les communistes français demandent à la France et à l’Union européenne d’entendre l’appel des forces démocratiques nigériennes qui exigent le respect de l’ordre constitutionnel et invitent de façon pressante toutes les autorités internationales à ne pas reconnaître le coup de force institutionnel.

Parti communiste français

Paris, le 2 juillet 2009.

mardi 30 juin 2009

Critique de la proposition de loi sur les indemnités parlementaires


Critique de la proposition de loi sur les indemnités parlementaires
(Quand les députés voulaient s'octroyer du faste)
Que ce proposition de loi constitue la goutte d'eau qui ferait déborder le vase d'inertie du somnambule peuple nigérien, je formule des réserves car plus d'une fois , nous avons constaté sans grincer des projets du même acabit que ce texte de loi en mouture mais malheureusement, jamais les forces vives de la société civile (intellectuels et élites sincères , épris de justice et d'équité) n'ont jugé opportun d'alerter le peuple nigérien des différents complots au sommet de l'État. Peu ou prou, y trouvent-ils un intérêt à ne pas agir et préférer le mutisme et le silence?
Si dans un contexte aussi critique que celui au sein duquel nous végétons au Niger, ceux qui sont sensés représentés et défendre les intérêts du peuple contre les abus des dirigeants, se trouvent être les auteurs, instigateurs et complices de ces abus et complots en s'arrogeant des facilités au delà du faste et usurpant de leur titre de pouvoir en dévoyant le sens de la Loi , il échoit au Peuple nigérien de se prémunir de ses droits souverains à travers les manifestations de masse non violentes en ayant conscience que Dieu ne changera la nature d'un peuple que lorsque ce dernier décide de changer par lui même et que nous n'avons de dirigeants qu'à notre image ,nous , Peuple nigérien. S'ils sont comploteurs, nous y avons participé d'une manière ou d'une autre en les donnant le droit de siéger en notre nom au sein d'une Assemblée devant servir de tête pensante, terroir d'idées créatives, inventives et innovantes mais aussi un contre poids en étant le réceptacle des doléances de la Nation nigérienne. ce que montre l'état actuel de choses, est sans nul doute contraire à ce que l'on attendrait d'un Parlement.
Aussi est -il nécessaire d'avancer qu'il n'y a de bon système de gestion de la cité que celui participatif , au sein duquel chaque citoyen se tient pour responsable devant la société en étant un maillon fort du fonctionnement des institutions que nous nous offrons pour l'accomplissement de nos aspirations communes.
Dans ce dessein, il est plus que jamais urgent, puisque notre survie en dépend, de faire taire nos égoïsmes individuels, ethniques, régionalistes et tous les autres maux ayant pour essence la différence ou une quelconque discrimination.
Écoutons cette partie de nous ,éprise de paix et disons nous que la paix que nous désirons pour tous et fruit d'un compromis, d'un contrat à travers lequel nous nous reconnaissons tous, celui qui met en valeur nos compétences d'hommes. Disons-nous au passage ceci. Que je naisse, touareg, hausa, djerma, peulh, arabe, gourmantché, beri beri, toubou, ai-je choisi de naître sous cette coupe ethnique? la réponse est évidente et négative. Ainsi , si je mets en emphase cette appartenance, je ne peux que prôner l'autarcie et le mépris de l'autre et attiser la division mais par contre si je suis imbibé de justice, j'aurai conscience que le meilleur des hommes est celui qui est juste envers lui même et envers les autres , qui ne fait pas à l'autre ce qu'il déteste pour lui même.s'agissant de ce qui nous préoccupe en ce moment, nous devons nous poser la bonne question: Que fais-je chaque jour pour que ça marche , que les choses virent au mieux? c'est a priori très simple.
Enfin je ne résiste pas à vous conter cette petite histoire qui au demeurant est très instructive , pleine d'enseignements lorsqu'on y accorde quelques tierces pour y méditer:il y eut une maison où vivant plusieurs générations de souris. un jour le propriétaire de la demeure se rendant compte de l'état des choses décide d'agir et apprivoisa un chaton. Ce dernier depuis qu'il a élu domicile dans cette demeure n'arrêtait de faire son festin.Un jour, un membre de la colonie de souris convoqua une réunion pour constater les faits de leur nouveau colocataire et envisager des solutions. entre autres, il proposa à sa société , son peuple, en guise de remède au mal qui les mine et les consume de poser un piège au chaton afin de l'attraper et de le rendre désormais innocif. La solution fut retenue mais pour mettre en œuvre le stratagème dès le premier jour,nul ne voulait être le pionnier. Les plus anciennes d'entre la colonie ont prétexté de leur âge avancée, leur lassitude et du fait de leur force réduite comme excuse pour se dérober de la tâche commune. Les plus jeunes quant à eux ont prétendu être trop besogneux dans la construction de nouvelles galeries et qu'elles ne pouvaient pas être au four et au moulin. De cette première assemblée,on opta pour l'expectative, l'attente! il y ressort certes de cette première assemblée une ébauche de solution, mais qui n'eut pas de grand-suite, la seconde session extraordinaire vu l'urgence de la situation s'est limitée à vouloir partager le processus de la pose du piège (creuser le trou pour le dissimuler, tisser la corde pour attacher le piège au cas où,chercher le bon appât...)mais resta stérile puisque là aussi les divergences virent le jour et ont sapé les objectifs de la session . D'autres réunions suivirent mais toujours les participants se cramponnèrent sur leur position initiale,se dé responsabilisèrent et excellèrent dans l'aveuglement et la surdité face au fléau, au désastre quotidien que causait leur colocataire, chaque jour plus que déterminé dans sa labeur.Résultat des courses, c'est plus que prévisible, mais je le dirai quand bien même. Il n'y eut aucune survivante, ni parmi les plus avancées en âge, ni les plus jeunes des générations de souris.
A la lecture de celle-ci,l'on est tenté de faire le rapprochement et le parallélisme, c'est ce à quoi aucun esprit avisé ne résisterait. Il nous incombe individuellement et collectivement de faire le choix de société dans laquelle nous aimons vivre et d'établir les règles qui régissent nos rapports avec les autres. Une fois cela su, et le chemin déjà emprunté, il nous échoit de faire de temps à autre la rétrospection afin de parfaire notre démarche. De cela résulte notre indépendance car si nous pouvons user à l'intérieur de notre Maison l'empirisme glorieux de l'étranger, il nous incombe de l'adapter et au cas où un mal surgit, d'avoir l'intelligence de situation de recourir au meilleur remède ou d'être perpétuellement à sa recherche. Pour ce faire nous avons besoin de faire appel à notre mémoire et de notre sens critique quant au vécu et à l'empirisme universel. Seulement je crains que nous ayons un passoire à la place de notre mémoire. Au demeurant, disons que la notre est très courte à l'image de celle d'une poule qui aussitôt le gésier rempli se nettoie le bec en guise d'insatisfaction et d'ingratitude et oubli aussitôt les épreuves de la veille et la faim qui la tracassait. Si nous ne voulons pas prendre exemple sur les hommes de valeur au moins regardons autour de nous et dans la gent animale. Du moins Celui qui les a créés nous les a soumis pas seulement pour que nous nous remplissions l'estomac à l'image de la poule mais aussi et surtout pour que nous en tirions des leçons. Alors essayons d'avoir la mémoire de l'éléphant. Aussi, méditons sur le cas du chien(je sais que cet animal n'a pas un grand crédit chez le musulman d'aujourd'hui) , ne soyons surtout pas des chiens errants sans maitres ou encore les pseudo chiens de luxe , chien décoratif et de salon lancinant. Mais considérons le cas des chiens de race, les chiens dressés aux régimes régulés. Ô quels bons compagnons pour l'homme. Quels bons gardiens! Ils reconnaissent leur Maitre et les amis de leur Maître, et sont rétifs à l'étranger, en plus ils veillent sur Son troupeau. Ils ne se laissent pas emporter par le sommeil éternel et surtout pas la nuit et même durant le jour et durant leur petite sieste , ils gardent un œil ouvert. Combien sont-ils fidèles lorsque l'Homme perd la raison ils lui demeurent reconnaissants par amitié de chien!
Enfin pour fixer les responsabilités, j'ose dire qu'on peut être inculpé pour non assistance pour personne en danger et le fondement est qu'on s'est abstenu d'agir alors qu'on le pouvait et qu'on le devait par simple morale. Par contre on peut être taxé d'avoir mal agi et échappé aux affres du procès d'intention car il est un mobile noble de porter secours fusse à celui que l'on suppose être un ennemi. Enfin rappelons nous ceci: la justice est le cordon qui nous relie les uns aux autres, chacun de nous y a droit ,même un sans-voix!
Une assertion prophétique:« Si Dieu veut le bien d'un peuple , Il lui donne des bons rois et de bons ministres; et s'Il veut le mal de ce peuple Il lui donne de mauvais rois et de mauvais ministres ».
Abraham Lincoln disait:« A house divided against itself cannot stand », « une maison divisée et se chamaillant en elle même tombe en ruine ».(essai de traduction)
J'ai l'élan de trop discourir, si cela est un vice, alors pardonner à l'humain que je suis!
Prenez soin de vous et des vôtres.


Par ISSAKA N. Mounkaila, P3

Le pouvoir, une fois qu’on y goutte !

Il y avait eu dans les temps les plus proches de nous un vieux roi. Il avait un jeune frère dévoué, fidèle et effacé. Ceux qui le connaissaient savaient que l’essentiel du succès du roi lui était en réalité imputable. Son humilité et sa discrétion faisaient néanmoins dire aux uns et aux autres qu’il serait incapable de « commander ». On aurait dit que l’exercice du pouvoir devait nécessairement corrompre la nature des hommes les plus doux, ou plutôt que les hommes doux dans l’âme étaient forcement inaptes à ce genre d’exercice. Le vieux roi semblait être aimé par tous le pays ; le frère du roi, par tous ceux qui semblaient être les sages du pays. Le vieux roi n’avait qu’un jeune enfant pouvant prétendre au trône ; le frère du roi aimait le fils de son grand frère. On aurait dit qu’il était agi son propre fils, et un fils unique. Par un de ces malheurs qu’on ne prévoit point, le vieux roi mourut quand le jeune prince n’avait encore que l’âge d’oser sortir à la place publique sans même son cache-sexe. Les anciens du royaume tinrent conseil et décidèrent de confier le pays à la sagesse du frère du roi. En même temps, on lui confia la charge du prince héritier en attendant que celui-ci ne devienne capable d’assumer la charge royale.
Le royaume vit passer des décennies dans la quiétude et la paix. Le jeune prince est maintenant devenu un homme, adulte et responsable. Apprécié de tous, sans que personne ne prenne le courage d’aller réclamer le royaume pour lui auprès de son oncle. Fatigué d’attendre, le jeune prince prend son courage à deux mains et vas voir son oncle. « Papa, je crois que je suis devenu adulte maintenant ! » Le vieux ne répond pas, soit qu’il n’a pas bien entendu, soit qu’il n’a pas très bien compris où le jeune prince voulait en venir. En tout cas c’est que le jeune prince s’est dit. Peut être qu’il est en train de régler quelques détails avant de me passer le pouvoir se dit-il. Après tout, il est reconnu pour sa sagesse, et il m’aime tant pour me refuser ce qui me revient de droit. Il ne faut pas que mon impatience mette en péril la quiétude du royaume et la qualité de nos relations.
Il s’arma donc de patience pour quelques années encore. Mais le vieux ne donna aucune suite à son attente.
Alors il part voir deux anciens amis d’enfance du roi. Ils étaient parmi les plus respectés du royaume pour leur sagesse ! Ils leur explique son inquiétude et ceux-ci de le rassurer en promettant d’aller le même jours sonder les intentions du maître actuel du royaume.
Ils trouvèrent le roi qui fut très heureux de revoir ses vieux copains. Après les salutations d’usage, l’un deux s’adressa ainsi au roi : « Même pendant notre enfance, personne n’a jamais douté de ta sagesse, de ta clairvoyance et de ton sens de la justice, ô noble roi. Tes amis d’enfance que nous sommes savent très bien que cela ne changera jamais. C’est pourquoi, dans le souci de faire en sorte que cette image demeure au milieu du peuple, nous osons venir te demander si le roi n’a pas entendu ce que quelques jaloux commencent à raconter. Ils se demander si le jeune prince n’a pas atteint l’âge de quitter la tutelle du roi. C’est sans doute pour jeter le discrédit sur ton règne en te prêtant des intentions qui, nous sommes plus que convaincus, ne peuvent aucunement être les tiennes. Que mon roi agisse donc pour faire taire les grosses gueules fourchues ! »
Le roi remercia l’amitié sincère et l’amour du pays de ces amis qui n’ont point hésiter à le rappeler à l’ordre en lui rappelant son devoir. Il promit de « mettre le jeune prince dans les droits d’un héritier devenu adulte » ; et cela, assura-t-il, dans moins d’une lune et demie. Les vieux s’en allèrent faire leur rapport au prince. Ils lui conseillèrent néanmoins de rester discret. C’est là une qualité indispensable aux rois. Le vieux roi de son côté envoya des émissaires dans tout le royaume pour convier tous ses sujets à de grandes festivités en l’honneur du prince devenu adulte. La fête fut grandiose. Tout le monde s’attendait à la proclamation de la date d’intronisation du nouveau roi. Et, à la fin de la journée, le roi remercia chaleureusement les invités. Il leur donna une nouvelle invitation dans cinq lunes, et là ; surprise, pour le mariage du jeune prince. Le jeune prince était gêné mais ne voulut surtout pas croire à une manœuvre du vieux roi pour garder le pouvoir. Ce sera donc juste après mon mariage, se di-il. Il se réarma encore de la patience. Si Dieu nous accorde la vie, cinq lunes, c’est comme cinq jours. Les cinq lunes et le mariage du prince passèrent, et il passa encore plus de lunes que cela dans l’attente de son trône. Il repris son courage dans les deux mains et s’en va voir le vieux roi.
- Vénérable roi, je crois que je me sens enfin prêt à vous décharger du souci de la conduite des affaires du royaume.
- Fils bien aimé, revient dans sept jours, nous en reparlerons !
Or la femme du roi, était sans contestation possible, la femme qui préparait la meilleure bouillie sucrée du sorgho. Sa renommée en la matière à dépasser les frontières du royaume, et des rois envoyaient chercher cet aliment devenu ainsi rare et légendaire. L’adolescent qui voulait se mettre en valeur devant une fille ou devant ses paires, assurait avoir déjà goûter la bouillie sucrée de la femme du roi. Et c’était, la chose est connue de tous, l’aliment que préférait le plus le jeune prince. Le roi demanda alors à sa femme de préparer la meilleure bouillie sucrée de Sorgho de toute sa vie dans une semaine et d’en mettre dans plusieurs petits gobelets. Le jour arriva ; la femme s’exécuta et le prince arriva.
- Femme amène un gobelet de bouillie à ton fils !
- Tout de suite, mon roi !
Et voila le prince avec un petit gobelet de bouillie. Au début il fut perplexe de voir sa tante, qui pourtant sait très bien combien depuis le bas âge il aimait sa bouillie, lui ramener un si petit gobelet. Puis après avoir goutter :
- Mère, c’est sans doute le meilleur de tout ce que tu as pu me faire goutter. C’est pour cela qu’il y en a si peu, mère ?
- Ramène lui un autre gobelet, renchéri le roi sans donner à sa femme le temps de répondre !
- Merci, père !
Un moment après :
- Mère, c’est bon, j’ai déjà fini le gobelet !
- S’il y en a encore, amène lui un gobelet de plus, dit le roi.
Et conformément aux recommandations du vieux, la femme réponds :
- Il y en a plus que pour mon roi !
- Ramène lui donc mon gobelet ; pourtant, tu sais bien combien il apprécie ta magie de bouillie. Pourquoi donc en faire si peu ?
La femme s’exécute sans répondre.
Au milieu du gobelet, le roi demande
- Il y a un enfant que j’ai envoyé ; peux-tu lui laisser un peu ?
- Oh, j’ai tout fini, il ne reste qu’un peu ! Mère peux-tu lui en trouver un peu ?
- Je verrai répond la femme.
Le roi le regarda vider le gobelet qu’il prétendait avoir déjà fini, puis lui demande :
- C’était comment, cette bouillie ?
- Très bon !
- Tu en veux encore, n’est pas ?
- Certainement, s’il y en a encore !
- Alors mon fils ! Apprends que le pouvoir est exactement comme la bouillie sucrée du Sorgho. Une fois qu’on y goutte, on en veut toujours encore plus. Tu dois maintenant comprendre pourquoi je ne suis pas pressé de te rendre le trône de ton père. Mais je suis déjà assez vieux et mes jours sont presque à leur terme. Laisse moi boire mon dernier gobelet de bouillie car bientôt, tu auras toute la calebasse pour toi seul !

lundi 29 juin 2009

Niger : le président Tandja dissout la Cour constitutionnelle


Lprésident nigérien, Mamadou Tandja, a procédé, lundi 29 juin, à un remaniement de son gouvernement et limogé les sept juges de la Cour constitutionnelle, qui s'opposaient à son projet de référendum constitutionnel. Il s'agit des premières mesures du chef de l'Etat depuis qu'il s'est adjugé les pleins pouvoirs, vendredi dernier, après le refus de la Cour constitutionnelle d'avaliser son projet de consultation sur une nouvelle Constitution devant lui permettre de rester au pouvoir trois années supplémentaires.

Dans un communiqué diffusé par la radio nationale, le gouvernement précise que Tandja a également suspendu à titre provisoire les compétences de la Cour en matière constitutionnelle et électorale. De même, la haute juridiction se voit temporairement privée de ses prérogatives de contrôle de la régularité et de la transparence des référendums et élections politiques.

Un peu plus tôt dans la journée, le président avait remanié le gouvernement, maintenant à son poste le premier ministre, Seini Oumarou, et nommant huit nouvelles personnalités appartenant toutes à des organisations soutenant le projet de référendum constitutionnel. Ces nouveaux entrants succèdent aux huit ministres issus de la Convention démocratique et sociale (CDS) qui ont démissionné la semaine dernière pour marquer leur opposition à cette consultation.

Le président Tandja, âgé de 71 ans, achève le 22 décembre un second mandat de cinq ans, sans possibilité de briguer sa réélection aux termes de la Constitution en vigueur depuis 1999. Cette loi interdit également toute modification de la durée du mandat. Mais le chef de l'Etat a convoqué les électeurs aux urnes le 4 août pour qu'ils se prononcent sur son projet de référendum. Le 12 juin, la Cour constitutionnelle avait annulé son décret, jugeant le scrutin contraire à la Constitution.

Le président Tandja dissout la Cour constitutionnelle


NIAMEY - Le président nigérien, Mamadou Tandja, a dissous de facto lundi soir la Cour constitutionnelle qui s'était opposée par trois fois à son projet de référendum en vue de modifier la constitution pour pouvoir rester au pouvoir après la fin de son second et dernier quinquennat, a annoncé la radio nationale.

Selon la radio officielle "Voix du Sahel", le président a signé deux décrets suspendant les articles 104 et 105 de la Constitution. Ces deux décrets ont trait à la nomination des sept membres de la Cour et surtout à leur inamovibilité durant leurs mandats de six ans.

Mamadou Tandja a également abrogé trois décrets remontant à 2004, 2006 et 2008 qui concernaient les nominations des membres de la Cour.

Le 25 mai et 12 juin derniers, la Cour constitutionnelle a rejeté le projet de référendum annoncé par le président le 4 août afin de modifier la Constitution et de briguer un troisième mandat consécutif.

Le président Tandja lui avait demandé la semaine dernière de revenir sur son arrêt, pourtant sans appel et contraignant, ce que la Cour a refusé. M. Tandja a déjà dissous le parlement le 26 mai, tandis que le principal parti qui le soutenait, la Convention démocratique et sociale (CDS), a claqué la porte du gouvernement.

Devant cette impasse le président a annoncé vendredi qu'il s'arrogeait des "pouvoirs spéciaux" et gouvernerait désormais par décret et ordonnance.

Lundi, il a déjà désigné sept ministres pour remplacer ceux qui avaient démissionné jeudi dernier bien qu'ils appartiennent à un parti favorable au Président.

La dissolution de la Cour constitutionnelle intervient alors que l'opposition nigérienne, regroupée dans un "Front de défense de la démocratie" (FDD) a appelé à une "journée pays mort" mercredi pour protester contre la détermination du président Mamadou Tandja de rester au pouvoir.

Le FDD a pour objectif de paralyser le pays avec banques et marchés fermés, tandis qu'aucun transport public ne serait assuré. Il compte également organiser le 4 juillet "une marche-meeting" à Niamey.

Constitué de partis politiques, d'ONG et de syndicats, le FDD est un des trois fronts qui combattent le projet de référendum sur une nouvelle constitution que souhaite organiser le président Tandja.

Après le refus de la Cour constitutionnelle de revenir sur son arrêt invalidant le référendum prévu le 4 août, le président Tandja a invoqué vendredi l'article 53 de la Constitution pour s'arroger des "pouvoirs exceptionnels" et gouverner par décrets et ordonnances.

Le lendemain, le FDD a dénoncé "un coup d'Etat" et demandé "à tous les Nigériens de se mobiliser en usant de tous les moyens légaux pour faire immédiatement échec à cette entreprise de liquidation de l'Etat de droit et de la démocratie".

Suite à ces déclarations, le ministre de l'Intérieur Albadé Abouba a menacé l'opposition et affirmé dimanche que le référendum aura bien lieu à la date prévue.

(©AFP / 29 juin 2009 22h19)


Communiqué du PS français relatif à la situation politique au Niger

Niger : la Constitution doit être respectée !

Le 29 juin 2009

Le Président du Niger, Mamadou Tandja, vient de décider d’activer l’article 53 de la Constitution du Niger, l’autorisant à exercer des pouvoirs exceptionnels « lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national ou l’exécution des engagements internationaux sont menacés d’une manière grave et immédiate ».Pour la deuxième fois, le Président Tandja tente de s’extraire du cadre constitutionnel, puisque ce même article précise que « l’Assemblée nationale apprécie, à la majorité absolue de ses membres la durée de l’exercice des pouvoirs exceptionnels et y met fin en cas d’abus. » L’Assemblée nationale ayant été dissoute par le Président nigérien, cet article ne peut manifestement plus s’appliquer, d’autant plus que ni les institutions de la République, ni l’indépendance de la Nation, ni l’intégrité du territoire national ne sont menacés, si ce n’est par la volonté du Président Tandja de se maintenir à tout prix dans ses fonctions. La mobilisation très forte de la grande majorité des partis politiques, syndicats et organisations de la société civile du Niger montrent que cette position est de plus en plus incomprise.

Rappelons que l’article 36 de cette même Constitution précise que le Président du Niger est « rééligible une seule fois » et que l’article 136 stipule que l’article 36 ne peut faire l’objet « d’aucune révision ».

Le Parti socialiste condamne donc avec la plus grande fermeté toute tentative d’outrepasser la Constitution du Niger et apporte son soutien le plus ferme aux acteurs qui se battent pour sa défense, en particulier le PNDS et son Président Mahamadou Issoufou, mais aussi les très nombreuses organisations ayant rejoint cette dynamique républicaine. Il semble en effet de plus en plus légitime d’empêcher la tenue d’un référendum afin de permettre la tenue d’élections présidentielles respectueuses du droit, libres et transparentes.

Communiqué du Secrétariat international

Le président Tandja provoque inquiétude et grogne chez ses voisins


Les voisins du Niger et autres pays africains s'inquiètent de plus en plus de la situation à Niamey où l'opposition a dénoncé un coup d'Etat et a demandé à l'armée de désobéir après la décision du président Mamadou Tandja de s'arroger des «pouvoirs exceptionnels» pour gouverner seul.
Si la Cedeao, la communauté ouest-africaine, n'a pas encore réagi officiellement aux derniers développements de la crise politique nigérienne, en revanche, le vice ministre des Affaires étrangères du Nigéria, le pays voisin, a révélé que lors du dernier sommet de la Cedeao, le 22 juin, le Premier ministre nigérien avait affirmé que le référendum serait abandonné

Bagudu Hirse, vice ministre des Affaires étrangères du Nigéria

interrogé par la rédaction haoussa de RFI

« Pour le moment, si le président Tandja persiste à organiser ce référendum, il est le seul, il n'a pas l'accord du Cedeao ni du peuple nigérien. »


Bagudu Hirse, déclare aujourd'hui que son pays «ne tolèrera pas le plan du président Tandja». Celui-ci doit donc s'attendre dans les jours qui viennent à une réaction négative de ses voisins et sans doute de l'organisation ouest-africaine.

Le ton est aussi monté d'un cran à Niamey entre l'opposition et le ministre de l'Intérieur. Albadé Abouba a en effet vivement réagi à l'appel à la désobéissance, lancé samedi par l'opposition. Selon lui, ces déclarations tapageuses constituent une violation de la Constitution et pourraient entrainer des poursuites judicaires.

L'opposition qui estime que le président Tandja a fait un coup d'Etat en s'arrogeant les plein pouvoirs avait demandé aux militaires et aux policiers de ne pas exécuter les ordres, précisant même qu'un article de la Constution permettait de ne pas obéir aux ordres illégaux. C'est donc dans un climat de tension de plus en plus vive que le président Tandja s'apprête à publier un nouveau décret convoquant les électeurs aux urnes le 4 août prochain pour le référendum constitutionnel.

Deux mois de troubles : chronologie




Le référendum sur une nouvelle constitution aura bien lieu, a annoncé dimanche le ministre nigérien de l'Intérieur Albadé Abouba :« Tous les scrutins programmés cette année (législatives et présidentielle) auront lieu », a insisté le ministre. Vendredi soir le président Tandja, qui veut se maintenir au pouvoir au-delà de la limite légale de deux quinquennats consécutifs en décembre prochain s'est accordé des « pouvoirs exceptionnels » qui lui permettent de gouverner par le biais d'ordonnances et de décrets.

Depuis 2 mois, la vie politique nigérienne va de rebondissement en rebondissements : chronologie des événements.

Le 27 mars : lors de la visite à Niamey du président français Nicolas Sarkozy, le président Tandja affirme qu'il ne souhaite pas changer la constitution mais si le peuple le lui demande, il est prêt à rester au pouvoir.

Quelques jour plus tard, la possibilité de modifier la constitution par référendum est pour la première fois officiellement évoquée (le président Tandja n'a pas de majorité suffisante à la chambre pour changer la constitution par la voie parlementaire).

Le 25 mai : la cour constitutionnelle donne son avis sur la question : un tel référendum n'est pas conforme à la loi fondamentale.

Le 26 mai : le président Tandja dissout l'Assemblée nationale.

Le 5 juin : le président Tandja convoque le corps électoral pour un référendum le 4 août.

Le 12 juin : la cour constitutionnelle ne fléchit pas. Elle annule le décret présidentiel.

Le 13 juin : la CENI, la commission électorale, refuse d'organiser le référendum et fixe des législatives au 20 août. Le chef de l'Etat se tait, temporise.

Le 26 juin : dans un message à la nation, le président Tandja s'arroge les pleins pouvoirs. L'opposition dénonce un «coup d'Etat», appelle le peuple à se mobiliser et l'armée à désobéir.

Le 27 juin : le gouvernement confirme la tenue du référendum constitutionnel, nœud gordien de cette crise politique au Niger, après le refus de la Cour constitutionnelle de revenir sur son arrêt qui invalide le référendum prévu le 4 août

Faute de majorité suffisante à l'Assemblée nationale, la voie parlementaire est fermée le temps d'une réunion de la CEDEAO où d'éventuelles sanctions pourraient être prises. Niamey confirme la date du 20 août pour les législatives et ne pipe mot sur le référendum.

par RFI

Article publié le 28/06/2009 Dernière mise à jour le 28/06/2009 à 21:25 TU


dimanche 28 juin 2009

Tandja face à une virulente opposition


L'opposition au Niger ne mâche pas ses mots : « La prise des pouvoirs exceptionnels par le président Tandja est un "coup d'Etat" ». Des pouvoirs exceptionnels pris en invoquant l'article 53 de la Constitution et qui lui permettront de gouverner par décrets et ordonnances. Mamadou Tandja réagissait au refus de la Cour constitutionnelle de revenir sur son arrêt qui invalide le référendum prévu le 4 août, une consultation censée lui permettre de briguer un troisième mandat. L'opposition demande carrément à l'armée de désobéir.

La partie qui se joue au sein de la classe politique nigérienne commence à prendre des allures de scénario dramatique : d'un côté un président de plus en plus isolé sur la scène politique et de l'autre une opposition de plus en plus virulente.

En s'octroyant vendredi 26 juin, selon les termes de l'article 53 de la Constitution, les pouvoirs exceptionnels, le président Tandja a entraîné une réaction violente de l'opposition qui dénonçait samedi 27 juin un coup d'Etat et appelait l'armée et la police à désobéir au chef de l'Etat.

Des propos inquiétants dans un pays où les mêmes incantations résonnaient déjà, il y a dix ans, du temps du président Baré Maïnassara. Aujourd'hui, Mamadou Tandja qui dit s'appuyer sur les textes et sur le peuple, est pourtant un homme isolé au sein de la classe politique.

Jeudi dernier, il était lâché par la CDS (Convention démocratique et sociale), le parti de Mahamane Ousmane dont les huit ministres ont démissionné du gouvernement. Au sein de son propre parti, Mamadou Tandja est désapprouvé par une fraction grandissante. Preuve du malaise, aucun cacique du MNSD (Mouvement national pour la société de développement) ne s'exprime ouvertement pour soutenir le projet du chef de l'Etat.

Au sein de la CEDEAO (Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest), là aussi, Mamadou Tandja compte peu de supporters. Le 22 juin dernier il lançait un appel aux autorités nigériennes à respecter la Constitution et l'Etat de droit. Samedi, l'organisation ouest-africaine n'avait encore pas réagi officiellement aux derniers développements de la crise au Niger.