lundi 27 juillet 2009

La Belgique menace de suspendre son aide au développement au Niger

La Belgique étudie actuellement l'opportunité de suspendre une partie de son aide bilatérale au Niger, a indiqué lundi le ministre du Développement, Charles Michel, à l'issue d'un entretien avec son homologue nigérienne, Aïchatou Mindaoudou.

"J'ai fait part de ma préoccupation quant aux développements politiques dans le pays et informé mon homologue que la Belgique étudiait la possibilité de suspendre une partie de son aide humanitaire pour 2009. Cela dépendra des éléments qui se présenteront sur le terrain dans les semaines et mois à venir", a indiqué M. Michel dans un entretien avec Belga.

Le Niger traverse une grave crise politique après l'annonce par son président Mamadou Tandja de la tenue le 4 août prochain d'un référendum visant à lui permettre de rester plus longtemps au pouvoir.Depuis cette annonce, le président a suspendu le Parlement et gouverne par voie de décrets.

La communauté internationale considère ce référendum comme anticonstitutionnel.La Commission européenne a ainsi déjà suspendu son soutien au pays.La Belgique envisage, elle, le gel d'une enveloppe de 8 millions d'euros pour 2009 destinés au soutien à des projets institutionnels.M. Michel ne souhaite pas suspendre l'aide bénéficiant directement à la population.

Selon le ministre belge, d'autres pays européens comme l'Allemagne, envisagent des mesures similaires.Il appelle dès lors de ses voeux une coordination au niveau européen.Le ministre Charles Michel a signé fin octobre 2008 à Niamey un accord établissant un nouveau Programme Indicatif de Coopération (PIC) pour la période 2009-2012 entre la Belgique et le Niger.Le programme est doté d'un budget de 52 millions pour les quatre années, soit le double de l'aide accordée à ce pays dans le cadre du PIC précédent.

lundi 13 juillet 2009

Niger: grève des avocats en "solidarité" avec la Cour constitutionnelle dissoute




NIAMEY (AFP) — Les avocats du Niger ont annoncé lundi s'être mis en grève pour 24 heures pour exprimer leur "solidarité" avec la Cour constitutionnelle, dissoute pour s'être opposée au référendum du président Mamadou Tandja décidé à rester au pouvoir.

"Nous déposons nos robes, nous fermons nos cabinets aujourd'hui pour manifester notre solidarité", a affirmé à l'AFP le bâtonnier Moussa Coulibaly.

Dans un communiqué, les avocats ont jugé illégale la dissolution de la Cour et "félicité" ses membres pour leur travail.

Le 17 juin, le Conseil de l'Ordre des avocats avait déjà appelé M. Tandja à se plier à la décision de la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, qui a annulé son décret convoquant un référendum sur une nouvelle Constitution devant lui permettre de se maintenir au pouvoir.

Les décisions de la Cour sont sans appel et s'imposent au président et ses membres sont inamovibles jusqu'en 2012, selon la Constitution.

La représentante de l'Ordre des avocats à la Commission nationale électorale indépendante (Céni), Me Aïssatou Zada, a récemment démissionné de la vice-présidence de cet organisme.

Après 10 ans à la tête du pays, le président doit constitutionnellement quitter le pouvoir le 22 décembre mais il a convoqué un référendum le 4 août pour changer la Constitution afin de se maintenir en poste jusqu'en 2012.

Il pourrait ensuite se représenter autant qu'il le veut, alors que l'actuelle Constitution interdit un troisième mandat présidentiel.

M. Tandja a dissous le Parlement, puis la Cour constitutionnelle, modifié le code électoral et s'est arrogé des "pouvoirs exceptionnels" qui lui permettent de gouverner seul par décrets et ordonnances.

Dimanche soir, il a appelé au "oui massif" au référendum.

Le principal opposant au pouvoir, Mahamadou Issoufou, a de son côté dénoncé un coup d'Etat" du président Tandja et "exigé" son départ ainsi que sa "mise en accusation" conformément à la Constitution pour "haute trahison pour avoir violé son serment" de respecter la Constitution.

Pour l'ancien président du parlement, Mahamane Ousmane, le référendum est "à haut risque et porteur de graves dangers pour la paix, l'Etat de droit et la quiétude sociale au Niger".

dimanche 12 juillet 2009

L'UE bloque une aide budgétaire à l'Etat nigérien


C’est une première sanction qui tombe sur le pouvoir nigérien. La commission européenne vient de bloquer une aide au budget de l'Etat du Niger. Pas de détail sur le montant de cette aide, mais, symboliquement, l'Union européenne manifeste sa volonté de sanctionner les dérives institutionnelles du président Tandja qui cherche par tous les moyens à rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat fin décembre.

Louis Michel, le commissaire au développement, avait déjà menacé fin juin : « Si les autorités nigériennes ne mettent pas un terme aux dérives institutionnelles, la coopération entre l'UE et le Niger pourra être gravement remise en cause ».

La Commission européenne vient de passer à l'acte en bloquant le versement d'une aide destinée aux dépenses de l'Etat nigérien. On ne connait pas le montant de l’aide, on sait seulement qu'il ne s'agit pas d'une suspension mais d'un blocage en signe d’avertissement.

Dérives

Même si dans l'entourage du président Tandja on fait montre de rester indifférent à d'éventuelles sanctions de la part de la communauté internationale, l'Etat du Niger peut difficilement se passer de l'aide extérieure.

Pays classé parmi les plus pauvres de la planète, le Niger boucle chaque année son budget grâce au soutien financier des bailleurs de fonds. Or l'Union européenne est le premier bailleur du Niger. D'ici 2013, ce sont plus de 470 millions d'euros d'aide qui sont inscrit au titre du 10e FED, le Fond européen de développement.

Et même si la sanction est pour l'heure symbolique, elle fait figure d'un avertissement des Européens à refuser toutes dérives antidémocratiques de la part de leur partenaire nigérien.

L'UE bloque une aide budgétaire à l'Etat nigérien


C’est une première sanction qui tombe sur le pouvoir nigérien. La commission européenne vient de bloquer une aide au budget de l'Etat du Niger. Pas de détail sur le montant de cette aide, mais, symboliquement, l'Union européenne manifeste sa volonté de sanctionner les dérives institutionnelles du président Tandja qui cherche par tous les moyens à rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat fin décembre.

Louis Michel, le commissaire au développement, avait déjà menacé fin juin : « Si les autorités nigériennes ne mettent pas un terme aux dérives institutionnelles, la coopération entre l'UE et le Niger pourra être gravement remise en cause ».

La Commission européenne vient de passer à l'acte en bloquant le versement d'une aide destinée aux dépenses de l'Etat nigérien. On ne connait pas le montant de l’aide, on sait seulement qu'il ne s'agit pas d'une suspension mais d'un blocage en signe d’avertissement.

Dérives

Même si dans l'entourage du président Tandja on fait montre de rester indifférent à d'éventuelles sanctions de la part de la communauté internationale, l'Etat du Niger peut difficilement se passer de l'aide extérieure.

Pays classé parmi les plus pauvres de la planète, le Niger boucle chaque année son budget grâce au soutien financier des bailleurs de fonds. Or l'Union européenne est le premier bailleur du Niger. D'ici 2013, ce sont plus de 470 millions d'euros d'aide qui sont inscrit au titre du 10e FED, le Fond européen de développement.

Et même si la sanction est pour l'heure symbolique, elle fait figure d'un avertissement des Européens à refuser toutes dérives antidémocratiques de la part de leur partenaire nigérien.

vendredi 10 juillet 2009

Quand le BAC d’une fille envoie sa mère « AD PATRES » !

Tandis que beaucoup de candidats au Niger sont en train de se lamenter parce que les premières épreuves du BAC leur font entrevoir des espoirs déçus, et que beaucoup d’autres exultent parce que sentent les prémices d’un victoire qui leur ouvrira des lendemains meilleurs, au Burkina, tous les candidats sont fixés sur leur sort. Une fille, en particulier nous intéresse ici, elle s’est tristement fixée sur son sort.

Celle-ci devrait être certainement très intelligent et à du bien bosser durant toute l’année. Sa mère a du particulièrement s’intéresser à son cas, peut être en l’encourageant et en veillant à ce qu’il ne lui manque de rien pour bien empocher le précieux sésame. Mais tous ces détails ne font que retarder la partie de l’histoire qui nous intéresse. Le jour de la proclamation des résultats, notre amie se rend dans le centre des examens. A – t – elle tenu à avoir sa mère avec elle pour que celle-ci partage son bonheur au moment où elle entendrait de ses propres oreilles le nom de sa fille ? Ou bien la mère a voulu faire une surprise à la fille en la prenant dans ces bras lorsqu’elles entendront ensemble le nom de l’heureuse candidate ? Toujours est-il que la mère se trouvait là quand on lisait les noms des nouveaux bacheliers !
Mais enfin, passons outre les détails ! On arriva au dernier nom de la liste et la fille n’entendit pas son nom. Alors elle fonda en sanglots en demanda à tous les saints ce que veut bien dire cette calamité qui lui arrivait, à elle. Et la mère de tomber ! On appela une ambulance, mais celle-ci rendit quand même l’âme.
Or quelque temps après, on afficha une liste de bacheliers sur laquelle figurait le nom de notre amie avec une très belle mention. Il semblerait que la première liste lue était tout simplement la liste d’un centre qui était attenant à son centre. Et deux messages d’arriver en même temps à notre petite amie. « Tu as eu ton BAC avec une belle mention » ; « Ta mère vient de décéder ! »
Petite question : selon vous, que représentera ce BAC pour cette fille ?

NB : Histoire vraie, mais n’allez surtout pas croire qu’elle s’était passée telle que je l’ai racontée. En fait, c’est la fille d’un frère qui était dans le même centre d’examen que notre petite amie qui m’a racontée l’histoire. Du fait à vous, la chaîne est déjà assez longue pour que vous vous donniez le confort d’une facile crédulité !

jeudi 9 juillet 2009

Réaction à l'interview de HAMA AMADOU

J'ai de lu l’interview de Hama Amadou à travers le lien de tamtaminfo que M. Soufianou a donné sur le groupe. J’ai aussi lu quelques commentaires de certains compatriotes. Je veux partager avec vous deux constats et quelques interrogations :
La question du régionalisme et de l’ethnocentrisme me semble plus sensible parmi les nigériens que je ne le croyais. Je ne sais pas dans quelle mesure ce que je lis peut être généralisable, ou non généralisable à tout le peuple nigérien. Mais si on considère que ceux qui ont accès au net parmi les nigériens sont pour la plupart des gens qu’on pourrait mettre quelque part dans le sac des « intello », alors je ne suis pas loin de penser que nous n’avons pas encore échapper à la possibilité d’un conflit éthno - régionaliste sanglant comme en ont connu certains pays. En y réfléchissant, il me serait difficile de clamer être exempt de toute fibre de régionaliste ou d’ethnocentriste. Après tout, on est naturellement si égoïste. La question que je me pose alors est de savoir comment nous pouvons nous éduquer et éduquer la génération future à avoir un réel souci du développement de leurs localités et de leurs régions (décentralisation oblige !) sans verser dans un régionalisme ou ethnocentrisme malsain.

Je vois que dans cette affaire, on fait trop de bruit au nom du peuple. Mais, de façon objective qui est ce peuple ? Qu’en pense-t-il réellement ? S’en soucie-t-il même ? Comment l’amener à prendre vraiment position et à exiger qu’on respecte sa vraie position ? Voici les résultats du vote d’opinion fait sur tamtaminfo :

Une partie de nigériens demandent une prolongation du mandat du Président Tandja: La prolongation n’est possible qu’à travers un referendum. Constitutionnel ou non, la question est à l’ordre du jour:
Etes-vous pour ou contre ce referendum ?
NON 6551 votants soit 89.1%

OUI 800 votants soit 10.9%

Nombre de votants : 7351
Premier vote : Vendredi, 22 Mai 2009 08:11
Dernier vote : Mardi, 07 Juillet 2009 12:32

Quel sens donner à un tel écart entre les pros et les anti « tazartché » ? Le gouvernement semble vraiment décider à faire son référendum : au lieu de continuer à se battre sur le terrain du refus du référendum, les anti « tazartché » ne feront – ils pas mieux de mobiliser leurs troupes pour un vote négatif massif ? Si le vote du 4 août se tient, je tiens pour erreur grossière et stratégique, la politique de l’abstention. Je me permettrai même d’inviter chacun de nous (favorable ou non au tazartché) de tout faire pour voter et faire voter tous ceux que vous pouvez faire voter.

mardi 7 juillet 2009

Nouvelle démission au sein de la commission électorale

Opposée aux manœuvres du président Mamadou Tandja censées le maintenir au pouvoir, la numéro deux de la commission électorale a démissionné. Il s'agit du deuxième départ au sein de l'institution en moins d'une semaine.

La vice-présidente de la Commission nationale électorale indépendante (Céni) du Niger et représentante de l'Ordre des avocats, Me Aïssatou Zada, a démissionné lundi, ont indiqué des radios locales.

Le 17 juin, le Conseil de l'Ordre des avocats a appelé le président Mamadou Tandja à se plier à la décision de la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, qui a annulé son décret convoquant un référendum sur une nouvelle Constitution devant lui permettre de se maintenir au pouvoir.

En réponse, le chef de l'Etat a dissous la Cour et en a nommé une nouvelle, dont certains membres se sont publiquement affichés en faveur de "son" référendum.

Les décisions de la Cour s'imposent au président et ses membres sont inamovibles jusqu'en 2012, selon la Constitution.

La démission de Mme Zaka est la deuxième à la Céni, après celle de son rapporteur, le militant Marou Amadou qui y représentait les organisations de défense des droits de l'Homme.

Après avoir écarté l'organisation du référendum de son programme par "respect" d'un arrêt de la Cour constitutionnelle annulant le scrutin, la Céni a finalement décidé de l'organiser, a indiqué un de ses membres qui a requis l'anonymat.

La Céni a déjà commencé à acheminer le matériel électoral à l'intérieur du pays, notamment les cartes et listes des électeurs ainsi que des exemplaires de l'avant-projet de Constitution qui sera soumis au vote le 4 août, selon la radio d'Etat.

Par ailleurs, le Collectif des organisations de défense des droits de l'Homme et de la démocratie (CODDHD) a demandé aux ONG affiliées de retirer leurs membres de la Céni "pour dénoncer le régime de non-droit au Niger".

Le Collectif, qui regroupe les plus importantes ONG du pays, dénonce notamment la décision du président Tandja de s'arroger des "pouvoirs exceptionnels" pour gouverner par décrets et ordonnances.

Après 10 ans à la tête du pays, Mamadou Tandja est décidé à rester en fonction, alors qu'il doit quitter le pouvoir le 22 décembre au terme de deux quinquennats successifs, selon la Constitution.

Il a dissous le Parlement et la Cour constitutionnelle, hostiles à son projet et a modifié le code électoral.

Francophonie: Le Niger suspendu




L’Assemblée parlementaire de la Francophonie (Apf) considère que le Niger est suspendu "de fait" de ses rangs après la dissolution du Parlement nigérien par le président Mamadou Tandja, a déclaré hier lundi à Paris le Secrétaire général de l’instance francophone.

M. Jacques Legendre, qui a appelé à arrêter "la dérive dictatoriale au Niger", a déclaré : "Nos collègues parlementaires nigériens, qui étaient avec nous à Dakar, ne sont pas présents à cette 35-ème Assemblée parce que le président Tandja a dissous l’Assemblée nationale. Pour nous, le Niger est suspendu de fait de l’Apf après cette grave décision".

S’exprimant au cours d’une conférence de presse, le secrétaire général de l’APF a jugé "absolument" nécessaire d’arrêter la "dérive antidémocratique" qui se déroule actuellement au Niger", excluant tout retour de ce pays au sein de l’organisation sans un Parlement démocratiquement élu. "Il est clair que nous n’accepterons pas de réintégrer le pays [le Niger] avec un Conseil de transition ou toute autre instance qui ne serait pas élue démocratiquement", a poursuivi M. Legendre.

Par ailleurs, la 35ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) a décidé de maintenir la suspension de la Mauritanie jusqu’à l’organisation d’élections libres et transparentes, a annoncé, hier lundi à Paris, le Secrétaire général de l’instance francophone, M. Jacques Legendre. "Nous avons pris note de l’accord de sortie de la crise politique conclu à Dakar et espérons qu’il va conduire à la tenue d’élections présidentielles démocratiques et transparentes en Mauritanie", a déclaré lors d’une conférence de presse, M. Legendre, qui a indiqué que l’APF est disposée à envoyer des observateurs en Mauritanie afin de s’assurer de la régularité du prochain scrutin. "Nous ne réintégrerons la Mauritanie que lorsque des élections se seront tenues dans la transparence totale. Et pour cela, nous sommes prêts à envoyer sur place des observateurs", a dit avec force le Secrétaire général de l’Apf.

Par ailleurs, le président de l’Assemblée nationale française, M. Bernard Accoyer, a annoncé que la 36ème session de l’institution se tiendra en 2010 à Dakar, au Sénégal, précisant que la date exacte de cette session sera déterminée mardi dans la journée. Créée en 1967, l’Apf compte actuellement 77 sections réparties sur les cinq continents.

(Pana)

lundi 6 juillet 2009

Serge Bilé


Hièr j'ai suivi une projection d'un film de Serge Bilé pourtant sur le racisme au Vatican suivi d'un entretien avec le réalisateur. Je vous file son sîte sur lequel vous trouverez des documentaires tirés pour la plupart de ses livres et que vous pouvez visionner gratuitement.
Voici quelques uns de ces titres:

Et si Dieu n’aimait pas les Noirs : Enquête sur le racisme aujourd’hui au Vatican
Noirs dans les camps nazis
La légende du sexe surdimensionné des Noirs
Quand les Noirs avaient des esclaves blancs
Sur le dos des hippopotames : Une vie de nègre


le site: http://www.sergebile.com/

Le pouvoir, c’est le pouvoir…








Première partie : … même dans un jeu d’enfants !

« Avant de commencer mon « conte », je dois d’abord vous demander pardon au sujet du premier de mon premier « conte » intitulé « Le pouvoir, une fois qu’on y goutte ». En effet c’est bien un « conte » que j’ai voulu vous proposer. Ce n’était pas un essai, un pamphlet, une dissertation, une réflexion, ni même une analyse approfondie à propos de la situation qui prévaut actuellement au pays. Non, c’était plus léger. Ainsi certains on pu être déçu de ma lecture. Ils se seront certainement dits que le Monsieur n’est pas très sérieux. Le problème c’est qu’un texte n’est vraiment lisible, souvent, qu’à partir d’une convention tacite entre celui qui l’écrit et celui qui le lit. Vous lirez différemment un texte qu’on vous présente comme une autobiographie, un roman, un traité d’histoire ! Bref, assez parlé, je voulais juste signaler que je voudrais mettre sur le blog une série de sorte de « conte-à-ma-façon ». Je vous livre donc la première partie du deuxième conte. »

Il y a eu, dans un département qui s’appelait Aguié, d’un pays qui s’appelait le Niger, des enfants qui allaient à la brousse chercher du fourrage ou « ciyawa ». Ils en revendaient et aidait ainsi leurs parents à assurer la pitance de leurs familles dans ces temps difficiles de soudure ; ces temps qui voient la fin du mil dans le grenier et l’attente du mil dans les champs.
Un, jour, une des ces idées qui semble nous venir du ciel telle une révélation, se fit jour dans la tête d’un de ces enfants : « Et si on mettait en place un roi ! » lança-t-il ? Les autres le regardèrent, certains en rire, d’autres même s’en moquèrent. Mais un autre enfant trouva que l’idée n’est pas si folle que cela. Et voila alors tous les enfants décidés de s’en servir comme une nouvelle distraction. On aura donc un roi qui nous guidera et nous conduira à la recherche du fourrage. Au besoin, nous nous trouverons ainsi mieux organisés pour nos petites rapines aux abords de la ville et dans les « rugar fulani » ou campement des peuls. C’est tout naturellement qu’on demanda au meneur habituel du groupe d’assumer la nouvelle responsabilité, bien qu’il y ait eu d’autres enfants qui voulaient la même place. Le nouveau roi, avant d’accepter la charge posa distinctement deux questions : 1. « Etes vous tous d’accord pour que je sois votre roi ? » Comme d’habitude, dans de telles circonstances, certains esprits zélés et calculateurs s’empressèrent de répondre à la place de tous les autres : « Bien sûr que tout le monde est d’accord pour que tu devienne le roi ». 2. « Qui ne m’accepte pas comme roi ? » Les mêmes zélés répliquèrent qu’il n y a personne. Ceux qui voulaient lever leur doigt, se sentirent privés de parole et considèrent qu’après la réponse que les autres ont donné à leur place, ils ne peuvent plus se permettre d’avoir une opinion différente de celle de « tout le groupe ». Le plus grand des « zélateurs » finit même par ôter son bout de chemise pour le nouer autour de la tête du nouveau roi en guise de signe d’intronisation. Le nouveau roi fit alors ainsi son discours de prise de fonction :
« J’accepte la charge que vous venez de me confier. Je suis désormais votre roi et vous me devez l’obéissance en tout. En contrepartie, je vous dirigerai, vous conduirai vers le meilleur des fourrages, et organiserai toutes nos sorties. Mais pour tout à l’heure, quand on sera sur nos lieux habituels où nous faisons « ciyawa », je m’en irai me reposer à l’ombre du grand arbre sous lequel nous avons l’habitude de jouer. Quand à vous, vous remplirez d’abord mon sac de « ciyawa » avant d’aller en faire pour vous. Quand vous aurez fini, nous rentrerons alors en ville ! »
Le parti des « zélotes » ne respira même pas pour répondre oui. Mais un des enfants qui hésitait à contester la royauté juste avant l’intronisation, trouva injuste la décision du roi. Pourquoi le roi se reposerait à l’ombre tandis que les autres rempliraient son sac ? Vaut-il mieux que les autres ? Il n’a qu’à faire lui-même « ciyawa » pour son propre compte comme d’habitude. Mais le roi a entendu les questions. Il se fit amener le dissident.
- Tu tiens toujours à savoir pourquoi vous remplirez d’abord mon sac avant de remplir les vôtres, tandis que moi, je serai à l’ombre pour me reposer ?
- En tout cas, je trouve cela injuste et, je n’ai pas l’intention de le faire. Tu n’as qu’à faire « ciyawa » comme tout le monde ici.
- Je t’assure que tout à l’heure tu changeras d’avis
!

Sur instructions du roi, le dissident se fit battre jusqu’au sang et ramené devant le chef.
- Tu as encore besoin d’explications pour faire ce que je dis ?
- Non, j’ai très bien compris !
- Je te savais très sage pour ignorer que le « pouvoir, ça se respecte ».


Si notre ami a su que le « pouvoir, c’est le pouvoir », il ne l’a pas encore vraiment accepté. Dès qu’ils rentrèrent en ville, il s’en fit voir son père à qui il montra toutes ces blessures et raconter comment l’enfant de Madougou à demander à tous les autres enfants de copieusement le tabasser.
- Madougou apprendra tout de suite à corriger son enfant !
Le père de βartai s’en alla prendre « konbakashio » ! Le chef gendarme voulut écouter l’histoire de la bouche de l’enfant avant de convoquer Madougou.
L’enfant arriva et fit le même récit au chef gendarme qu’à son père. S’il n’avait pas été intimider par la tenue militaire du chef et le béret, il aurait certainement ajouter des détails qu’il n’avait livré à son père. Quand le chef gendarme voulut savoir pour quelle raison l’enfant de Madougou à ordonner à tous les enfants de se prendre à βartai et comment se fait-il que tous obéirent à l’enfant Madougou aveuglement, l’enfant raconta l’histoire de la royauté.
Alors le chef gendarme fit le présent discours au père de βartai :
« Ton enfant vient d’apprendre à ses dépends ce que c’est que le pouvoir. Si je demande à mes hommes qui sont ici de te jeter en prison tout de suite, ils s’exécuteront sans jamais me demander ce que tu as fait. Si je les envoi chercher Madougou, Madougou sera face à moi dans quelques instants. Tu viens te plaindre à mon niveau parce que j’ai le pouvoir d’agir. Et j’ai le pouvoir d’agir parce que j’ai à ma disposition des hommes qui m’obéissent. Ils m’obéissent parce qu’ils reconnaissent tous en moi le pouvoir et l’autorité. Le jour où l’on me punira parce que je leur ai donné des ordres ou qu’on les punira parce qu’ils ont obéit à mes ordres, alors je n’aurai plus de pouvoir. Et je ne pourrai t’être d’aucun secours. C’est pourquoi je ne peux appeler Madougou juste parce que son enfant à exercer un pouvoir que ses paires eux-mêmes lui ont confié. Ton enfant, et toute la ville avec lui, doit comprendre qu’on ne badine pas avec le pouvoir. Et le pouvoir, c’est le pouvoir même dans un jeu d’enfants ! »

NB : Je ne suis pas un moraliste, donc je n’ai pas de morale à tirer de mon conte. Je dis mon conte, juste parce que, fidèle à mon habitude, je n’ai pu résister à la tentation de reconsidérer le dosage du sel dans la sauce. Si non, je vous assure que les fait eux-mêmes ne sont pas imaginés seulement. Ils ont bien eu lieu à Aguié, dans la région de Maradi au Niger.

jeudi 2 juillet 2009

Niger : Une situation dangereuse pour la démocratie


Niger : Une situation dangereuse pour la démocratie
Par : Bureau de presse Mis en ligne : 2 juillet
Depuis plusieurs semaines, la situation politique au Niger ne cesse de se dégrader sérieusement, ce qui suscite de profondes inquiétudes dans ce pays, en Afrique et au-delà. La décision du Président Tandja de dissoudre la cour constitutionnelle qui s’oppose à son projet de référendum pour se maintenir au pouvoir plonge le pays dans une impasse juridique et politique très dangereuse.

Les arrestations et autres formes d’intimidation d’hommes politiques, de syndicalistes et de militants de la société civile se multiplient. L’Etat de droit et les acquis démocratiques sont mis en cause. La paix civile dans le pays est menacée.

Nombreux sont les démocrates et les progressistes nigériens et africains qui condamnent la violation flagrante des dispositions de la Constitution. Celle-ci affirme notamment que « le président du Niger n’est rééligible qu’une seule fois ».

Dans cette grave situation de dérives autoritaires et de menaces à la stabilité, le Parti communiste français lance un appel à la Commission de l’Union africaine et à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’intervenir d’urgence pour la préservation de la paix au Niger.

Les communistes français demandent à la France et à l’Union européenne d’entendre l’appel des forces démocratiques nigériennes qui exigent le respect de l’ordre constitutionnel et invitent de façon pressante toutes les autorités internationales à ne pas reconnaître le coup de force institutionnel.

Parti communiste français

Paris, le 2 juillet 2009.