mardi 9 novembre 2010

Niger: après la crise alimentaire, production céréalière en forte hausse

NIAMEY - La production céréalière en 2010 au Niger sera en hausse de 62% par rapport à 2009, alors que le pays vient de juguler l'une des pires crises alimentaires de son histoire, prévoit l'Onu dans un rapport publié mardi, s'inquiétant toutefois de la situation nutritionnelle des enfants.
Le Niger va engranger cette année quelque 5,6 millions de tonnes de céréales, contre 3,4 millions en 2009, soit une hausse de 62%, selon les résultats d'une pré-évaluation de la campagne agricole par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
Les récoltes de 2010, qui ont commencé fin septembre et ne sont pas terminées dans certaines régions, sont en hausse de 42% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, précise OCHA.
Ce premier bilan a été fait en octobre par une mission conjointe du ministère nigérien de l'Agriculture, de l'ONU et du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss, neuf Etats).
Les huit régions du Niger ont enregistré des excédents céréaliers variant d'environ 4.800 tonnes à plus de 150.000 tonnes, souligne OCHA.
Le haricot, une des céréales de base, voit sa production bondir à près de 2 millions de tonnes, contre moins de 800.000 tonnes en 2009.
Selon les autorités nigériennes, ces résultats s'expliquent par une bonne pluviométrie en 2010 - qui a même entraîné des inondations - et une faible pression des "parasites" (criquets, chenilles, etc.).
Quelque 7 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, ont souffert d'une nouvelle grave crise alimentaire en 2009-2010, en raison de l'insuffisance ou de l'irrégularité des pluies en 2009.
Mais pour l'ONU comme pour Niamey, le pire a pu être évité.
"Les besoins des sinistrés ont été couverts à 80%", a affirmé en octobre la junte au pouvoir depuis le coup d'Etat de février, saluant "l'aide massive" de l'extérieur.
En revanche, la situation nutritionnelle des enfants inspire toujours l'inquiétude, selon la mission conjointe.
Plus de 1.000 enfants sont encore admis chaque jour dans les centres de prise en charge de la malnutrition "aiguë sévère", d'après l'Unicef.
Quelque 16,7% des moins de cinq ans souffraient fin octobre de malnutrition "aiguë", un taux supérieur au seuil d'alerte de 15% fixé par le Programme alimentaire mondial (PAM), avaient indiqué les autorités nigériennes.
(©AFP / 09 novembre 2010 12h28)

Appelé par la Cédéao à libérer l'ex-président Tandja, le Niger veut la révision du procès

NIAMEY — Le Niger va demander la "révision" du procès devant un tribunal ouest-africain qui a ordonné lundi la libération du président déchu Mamadou Tandja, détenu depuis février par la junte qui l'a renversé, a indiqué mardi à l'AFP une source gouvernementale.
"Le gouvernement nigérien va demander la révision du procès, seule possibilité devant ce tribunal", a affirmé cette source sous couvert d'anonymat.
La Cour de justice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), basée à Abuja, a jugé lundi "arbitraires l'arrestation et la détention" de Mamadou Tandja (1999-2010) par l'Etat nigérien et "ordonné sa libération".
Le tribunal ne peut imposer l'application de ses verdicts.
Fin juillet, le chef de la junte, le général Salou Djibo, avait prévenu que l'ex-chef d'Etat, retenu dans une villa dans l'enceinte de la présidence, ainsi que son ex-ministre de l'Intérieur Albadé Abouba, gardé dans une caserne militaire à Niamey, ne seraient pas "relâchés" pour le moment.
Au "moment opportun", les Nigériens et "la justice" décideront du sort de Mamadou Tandja, a plusieurs fois déclaré le général Djibo par le passé.
"L'ex-président ne sera pas relâché comme s'il n'avait pas commis de crime", a confirmé la source gouvernementale.
"Le seul parjure d'avoir violé son serment de +respecter et de faire respecter la Constitution du Niger+ pouvait mettre Mamadou Tandja à l'ombre pendant de nombreuses années", a-t-elle assuré.
En 2009, M. Tandja avait plongé le pays dans une grave crise en modifiant la Constitution pour pouvoir se maintenir au terme de son second mandat alors que la Loi fondamentale limitait les mandats présidentiels à deux consécutifs.
Une plainte avait été déposée auprès de la juridiction ouest-africaine au nom de l'ancien président pour obtenir sa remise en liberté.
Mais dans un courrier fin juillet au général Djibo, qui lui a été attribué et que la junte a rendu public, il se démarquait de la plainte déposée "à son nom" par sa famille et disait souhaiter son maintien dans son lieu de détention.
Mamadou Tandja, né en 1938, a été renversé lors d'un putsch le 18 février 2010.
Fin octobre, les Nigériens ont adopté à plus de 90% une nouvelle Constitution lors d'un référendum censé amorcer le retour à un régime civil, prévu en avril 2011. Une présidentielle et des législatives sont fixées au 31 janvier 2011.
La nouvelle Constitution fixe notamment la durée du mandat présidentiel à "cinq ans, renouvelable une seule fois". Elle accorde aussi une "amnistie aux auteurs et co-auteurs du coup d'Etat du 18 février".
Pays sahélien parmi les plus pauvres du monde mais très riche en uranium, l'ex-colonie française est en proie à l'instabilité et aux coups d'Etat depuis l'indépendance de 1960.
Copyright © 2010 AFP. Tous droits réservés

dimanche 26 septembre 2010

Niger est devenu membre du Conseil des gouverneurs de l'AIEA


IRIB - Le Niger a obtenu un siège au conseil des gouverneurs de l'AIEA, après un vote au terme de la 54ème AG de l'Agence viennoise, a rapporté l'Irna depuis Vienne. Le Niger a été élu pour le second siège de la région Afrique, avec 63 voix sur 123, pour un mandat de deux ans. Le vote s'est joué entre le Niger, le Nigeria et la Tanzanie. La Tunisie est l'autre pays représentant la région Afrique au sein du Conseil, avec 79 voix.

lundi 13 septembre 2010

Les tambours de la souveraineté populaire

Le Village du monde était placé sous le signe des indépendances, celles qui veulent s’épanouir (Afrique ou Amérique latine) comme celles qui restent à conquérir (Palestine).
Les tambours du Niger ont résonné dans les allées chamarrées du Village du monde comme un symbole, comme un cri d’aspiration à la souveraineté et à la dignité, surpassant à plusieurs reprises les décibels déjà très soutenus de ce formidable mix de chants et d’échanges sur toutes les questions à vif de la planète qu’est l’éphémère cité. Un cri répété, comme une illustration sonore du thème majeur de cette année : les indépendances.
On est encore très loin du compte en matière de véritable souveraineté nationale, relèveront les participants au débat organisé autour des indépendances africaines, dont on célèbre, cette année, le cinquantième anniversaire. Et c’est particulièrement vrai du Niger, nation d’origine de nos batteurs de tambours, l’un de ces pays riches, très riches en ressources minières et « qui figure pourtant parmi les plus pauvres du monde », relève Odile Biyedi, présidente de l’association Survie. Raisons essentielles de cet « échec du développement » : la perpétuation de la « Françafrique, les plans assassins pour l’emploi et les services publics du FMI au nom de “l’ajustement structurel” », soulignent plusieurs intervenants.
Pour autant, tous sont d’accord pour battre en brèche les clichés paternalisto-misérabilistes sur le continent qui ont la vie dure. D’abord, déjà parce que « les indépendances n’ont pas été octroyées mais arrachées », explique l’universitaire Albert Bourgi. Et surtout, ce combat pour la souveraineté se poursuit jusqu’à aujourd’hui. Contre « l’offensive de l’agrobusiness », soutenu par les puissances néocoloniales pour prendre le contrôle de centaines de milliers d’hectares de terres fertiles, explique Maguette Thiam, secrétaire général du Parti du travail (PIT) sénégalais.
« L’alternative passe par un nouvel internationalisme », souligne Jacques Fath, responsable de la politique extérieure du PCF. À condition, précise-t-il, qu’il soit fondé sur des « actions concrètes » permettant de faire reculer les multinationales et de « favoriser le codéveloppement ».
Autre continent, autre aspiration à la souveraineté, l’Amérique latine qui fête, elle, deux cents ans d’indépendance. « Il y a une filiation directe des combats d’aujourd’hui avec l’espoir suscité jadis », souligne Pablo Groux, ambassadeur de Bolivie. Les défis à relever par les gouvernements progressistes restent énormes, comme les pressions des États-Unis, soucieux de ne pas perdre définitivement leur arrière-cour.
Mais, s’il existe des souverainetés à épanouir, d’autres sont encore tout simplement à conquérir. Les Palestiniens sont toujours un peuple sans État. Et la nuit coloniale continue de gagner du terrain sur la Palestine. Dénonçant le deux poids, deux mesures des États-Unis qui s’érigent aujourd’hui en médiateur entre Israéliens et Palestiniens, plusieurs participants au débat très suivi de ce dimanche midi ont relevé le besoin d’irruption « bien plus forte » de « l’opinion publique internationale » pour exiger un règlement.
« Car, il y a aujourd’hui comme une non-assistance à peuple en danger », s’indigne Fernand Tuil, responsable de l’association de jumelage entre villes françaises et camps de réfugiés palestiniens. Pour percer le blocus israélien et le mur du silence des « grands médias », l’ex-député communiste Jean-Claude Lefort annonce, très applaudi, que plusieurs ONG ont décidé d’organiser prochainement l’envoi d’un bateau français pour Gaza (voir aussi le site unbateaupourgaza.fr).
Bruno Odent

mercredi 8 septembre 2010

Niger : l’ONU octroie 20 milliards de FCFA pour les élections

Le système des Nations unies a octroyé, mardi au Niger, 20 milliards de FCFA pour l’aider à organiser les différents scrutins prévus avant la fin de la transition démocratique.
L’accord a été signé par la représentante du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Niger, Mme Khardiata Lo Ndiaye et le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Ghousmane Abdourahmane.
"Cette solidarité manifeste du système des Nation unies au Niger rentre dans le cadre de son appui financier à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui est un organe de transition chargé de conduire le processus électoral dans la période de la transition", a déclaré Mme Ndiaye à l’occasion de la signature du document officiel.
Ce document a fait l’objet d’un large consensus entre le système des Nations unies et le gouvernement nigérien, précise Mme Ndiaye, ajoutant que "ce geste du système des Nations unies est la réponse à la requête du gouvernement nigérien afin de conduire le processus électoral à son terme".
"Ce document de projet de l’appui au processus électoral que nous venons de signer a été élaboré suivant une démarche de large concertation avec les acteurs nationaux et partenaires au développement", a précisé la représentante du système des Nations unies au Niger.
Elle a également souligné que les partenaires du Niger ont contribué à rechercher 20 milliards de FCFA en complément de l’apport du Niger et d’autres partenaires pour une bonne organisation des élections en période de transition.
Le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires religieuses, Cissé Ousmane, a salué "ce geste important des partenaires au développement à l’égard du Niger".
"A travers cet appui, la CENI est largement outillée pour remplir efficacement sa mission", s’est réjoui le ministre.(Xinhua)

mardi 7 septembre 2010

NIAMEY (AP) —L'élection présidentielle au Niger a été reportée d'environ un mois au 31 janvier 2011, a annoncé mardi la commission électorale nigérienne.
Le scrutin, destiné à rétablir un pouvoir civil, devait auparavant avoir lieu le 3 janvier. Ce n'est pas la première fois qu'il est reporté.
Le porte-parole de la junte au pouvoir, le colonel Goukoye Abdoulkarim, avait annoncé en mai que l'élection serait organisée le 26 décembre, mais les autorités électorales ont expliqué avoir besoin de plus de temps pour préparer le vote.
En février, la junte a chassé du pouvoir l'impopulaire président Mamadou Tandja, qui avait refusé de quitter ses fonctions à l'expiration de son mandat l'an dernier.

Les trois plaies du Niger : Famine, inondations, criquets pèlerins

Que d’épreuves ! Les Nigériens doivent bien se demander quel péché gravissime ils ont commis pour que le ciel leur tombe ainsi sur la tête ! A peine s’étaient-ils douloureusement séparés de leur président, Mamadou Tandja, pour essayer de sortir leur pays d’une crise, que dame famine s’est abattue sur eux, griffes et crocs en avant. Les pénibles entrelacs de la faim partiellement démêlés, voici le déluge qui inonde hommes, bêtes et champs. Comme si cela ne suffisait pas, les sauterelles ravageuses se mêlent à présent d’une partie déjà mal engagée.
Comment le Niger arrivera-t-il à soigner cette nouvelle plaie ? Sans aucun doute, l’utopique technique de la cacophonie des casseroles et des boîtes de conserve n’est plus d’actualité ! Place donc aux actions réfléchies et stratégiques. C’est le lieu de se demander ce que devient le Projet d’urgence de lutte contre le péril acridien en Afrique (PULCPA). Pour rappel, ce programme a été initié en 2005 pour une durée de 4 ans au profit de sept pays africains à fort taux de risque acridien. Le Niger fait partie de ces pays et avait eu à l’époque une enveloppe de 2 millions de dollars pour armer sa lutte. Le projet est à ce jour presqu’à terme. Les acteurs formés sont-ils prêts à contrer cette invasion ? Réponse probablement dans les prochains jours. Mais il faut préciser que la mise en œuvre effective du projet a été retardée par l’insécurité qui règne au Sahel, précisément au Mali et au Niger, comme l’a indiqué le chargé du projet, Denis Jordy en mars dernier. Un constat qui n’augure pas de perspectives réjouissantes pour le pays de Salou Djibo.
Autre aspect du problème, Il est vrai que c’est actuellement le Niger qui se débat avec son nuageux ennemi, mais il ne faut pas oublier que le péril acridien dévore rarement un seul pays et a tendance plutôt à suivre une trajectoire avant de s’éteindre. Il ne serait donc pas étonnant que les cieux d’autres pays de la sous-région, voisins du Niger, soient bientôt noircis par les menaçants nuages de ces petits volatiles. Sont-ils préparés à les recevoir avec la manière ? Il faut certes reconnaître que ledit projet repose sur la mise en place d’un front commun contre le péril. Néanmoins, il est à relever que tel qu’il est conçu, les différents Etats hôtes de ces importuns visiteurs à mandibules, doivent attendre que ces derniers finissent de dévorer leur voisin et se présentent à leurs frontières, avant de tenter de les contenir. Ils agiraient en fin de compte chacun de son côté et l’action conjuguée souhaitée ne serait pas très visible.
Pourquoi ne pas plutôt chercher à étouffer le péril acridien là où il a éclos ? Unir les forces pour aplatir la menace au Niger avant qu’elle ne s’envole et n’envahisse d’autres Etats ? Dans tous les cas, le moment est venu pour le Niger de faire ses preuves. S’il endigue le mal, alors bonjour les tam-tams des belles récoltes ! Mais s’il échoue, alors le Niger a encore un long chemin à parcourir avant de sortir de sa crise alimentaire. Et dans ce cas de figure, d’autres pays de la sous-région ne seraient pas loin, hélas, de lui emboîter le pas...
Source : "Le Pays"

lundi 6 septembre 2010

Les criquets : nouvelle plaie du Niger

Si le Premier ministre affirmait la semaine dernière que la crise alimentaire était désormais sous contrôle, les agriculteurs nigériens n'en ont pas terminé avec les problèmes qui rappellent quelques uns des sept fléaux bibliques: les pluies diluviennes dans la région d'Agadez et les criquets à l'Est.
Après la sécheresse et les pluies diluviennes, ce sont désormais les criquets la nouvelle plaie du Niger. Les agriculteurs nigériens doivent faire face à cette nouvelle menace.
Dans la région de Diffa à l'Est du pays les criquets ravageurs ont détruit 1400 hectares de champs de mil et de haricots. Les larves de criquets sont en pleine croissance et nul ne sait quelle sera l'ampleur de ce mal. Dans la région de Bosso, selon l'Agence France presse, ce sont les oiseaux granivores eux aussi affamés qui menacent les récoltes. Des récoltes qui sont pourtant attendues avec impatience par les Nigériens qui traversent une grave crise alimentaire, puisque selon l'ONU plus de la moitié des habitants du pays est en état d'insécurité alimentaire.
La saison des pluies censée régler une grande partie des problèmes apporte aussi son lot de catastrophes. Dans la région d'Agades, plus de cent mille têtes de bétail ont péri en raison des fortes précipitations.
Voilà de nouveaux défis pour les autorités qui estiment pourtant avoir réussi à contenir la crise alimentaire. Ces derniers mois, des centaines de milliers de tonnes de vivres ont été distribuées dans le pays grâce à la solidarité internationale. Mais la grave sécheresse de ces dernières années «a durablement affectée le monde agricole», constatait la semaine dernière le Premier ministre nigérien.
Par RFI

mercredi 26 mai 2010

La crise alimentaire au Niger éclipse celle au Tchad, dit la FAO

MAO, Tchad, 25 mai (Reuters) - L'aide humanitaire aux deux millions de Tchadiens qui souffrent de la faim est insuffisante parce que la priorité est donnée au Niger voisin, a mis en garde mardi l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO).
Le Niger est perçu comme le coeur de la crise alimentaire au Sahel, région où 10 millions de personnes risquent d'être exposées à la malnutrition ou à la famine dans les prochains mois en raison des faibles pluies de l'année dernière, qui ont beaucoup réduit les perspectives de récoltes et la taille des cheptels.
Mais la FAO s'inquiète de l'oubli dans lequel est tombé le Tchad, pays parmi les plus pauvres de la planète comme son voisin nigérien.
"Les donateurs craignent une répétition de la crise alimentaire de 2005 au Niger, où beaucoup de gens étaient morts de faim", déclare dans un communiqué Fatouma Seid, chargée des opérations d'urgence à la FAO.
"Par comparaison, l'attention portée à ce qui se passe au Tchad est moindre alors que la situation y est tout aussi critique", ajoute-t-elle.
La FAO a demandé 11,8 millions de dollars pour le Tchad en novembre et n'en a récolté que deux millions, dit-elle. L'aide pour le Niger s'élève, elle, à plus de 60 millions de dollars.
(Moumine Ngarmbassa, Grégory Blachier pour le service français)
((Service Informations générales. Tel 01 49 49 53 34. paris.newsroom@reuters.com. Reuters Messaging : gregory.blachier.reuters.com@reuters.net))

Aide française de 6 M€ au Sahel

L'aide française aux populations affectées au Sahel, notamment au Niger, par une situation alimentaire et nutritionnelle très critique totalise plus de 6 millions d'euros, a déclaré mercredi le ministère français des Affaires étrangères.

"Face à la gravité de la situation et pour répondre à la crise régionale au Sahel, la France a mobilisé plus de 6 millions d'euros en faveur des populations affectées", a souligné dans un communiqué le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero.
Les personnes concernées sont au nombre de 3 millions au Niger, 1,8 million au Tchad, 0,65 million en Mauritanie, 0,5 million au Burkina Faso et 0,15 million au Togo. "La France continue d'agir en faveur d'un effort européen et international cohérent, en appui des dispositifs nationaux", a ajouté le porte-parole.

Dans la région en crise, la baisse de la production entraîne notamment un déficit céréalier et un déficit fourrager affectant le bétail ainsi qu'un renchérissement des denrées alimentaires dans un contexte de vulnérabilité alimentaire et de malnutrition déjà structurellement élevées, a-t-il précisé. Selon l'ONU, quelque 10 millions de personnes sont "touchées" par la grave crise alimentaire affectant depuis le printemps plusieurs pays du Sahel.

dimanche 23 mai 2010

Niger: un nouveau code électoral proposé à la junte

NIAMEY - Le Conseil consultatif au Niger a adopté samedi soir un nouveau projet de code électoral qu'il soumettra au gouvernement et à la junte militaire, a annoncé son président Marou Amadou.
"Je déclare l'avant-projet de code électoral examiné et adopté", a indiqué M. Amadou sur la radio du Parlement.
L'examen du code était l'unique point à l'ordre du jour d'une session extraordinaire du Conseil consultatif convoquée mercredi par le chef de la junte au pouvoir depuis le coup d'Etat du 18 février, le général Salou Djibo.
Le texte adopté par le Conseil a été élaboré par un Comité des textes fondamentaux qui s'est basé sur le code de 2004 et auquel "25 innovations majeures" ont été apportées.
Parmi les principaux nouveaux articles, figure pour la première fois l'obligation faite aux candidats à l'élection présidentielle d'avoir entre 35 et 70 ans, d'après la synthèse des travaux lue à la radio.
Autre nouveauté: tout candidat à la présidentielle doit être titulaire d'un baccalauréat plus trois années d'études supérieures, et pouvoir s'acquitter d'une caution de 10 millions de FCFA (15.000 euros).
Le mandat présidentiel est maintenu à cinq ans et renouvelable une seule fois.
Contrairement aux autres législatures, le prochain Parlement devrait être composé de seulement "un quart d'analphabètes", le reste des élus devant être titulaires du Brevet d'étude du premier cycle (BEPC).
Le nouveau code proposé fait obligation à tous les membres de la future Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de prêter serment sur le livre saint de leur confession, une question hautement sensible.
Cette exigence avait poussé le Syndicat autonome des magistrats du Niger (Saman) à boycotter cette structure lors des scrutins organisés depuis 1999. Il estimait que ses membres étaient déjà assermentés.
Le texte proposé mentionne clairement l'interdiction faite aux membres de la junte, à ceux du gouvernement et aux agents des Forces de défense et de sécurité de se présenter aux futurs scrutins.
Cette mesure avait été prise par ordonnance par le général Djibo.
Le Conseil consultatif installé par la junte est formé de 131 représentants des principales composantes socio-professionnelles du pays. Il devra aussi donner un avis sur le projet de Constitution en cours d'élaboration.
La junte a annoncé l'organisation d'élections, notamment présidentielle, avant le premier anniversaire du coup d'Etat du 18 février, qui a mis fin à dix ans de pouvoir du président Mamadou Tandja. Ce dernier avait plongé son pays dans une grave crise en cherchant à se maintenir au pouvoir après la fin de son mandat légal.
(©AFP / 23 mai 2010 02h22)

samedi 22 mai 2010

Une espionne à Cannes


Une espionne à Cannes

Le film a été présenté un peu plus tôt dans la semaine mais nous ne l'avons vu, pour des raisons d'organisation, qu'hier. Impossible de ne pas en parler vu le duo d'acteurs qui en tient la vedette: Sean Penn et Naomi Watts. Sous la direction de Doug Liman, le couple formé par les deux stars américaines s'attaquent à l'affaire Plame-Wilson, qui a bouleversé l'Amérique en 2003.

Valérie Palme, agent de la CIA, enquête sur l'existence potentielle d'armes de destruction massive en Irak. Son mari, le diplomate Joe Wilson, se voit confier la mission d'apporter les preuves d'une supposée vente d'uranium enrichi, en provencance du Niger. Après un grand nombre d'entretiens sur place, il constatera que ce trafic est peu probable. Les conclusions de Wilson seront délibéremment ignorées par la Maison Blanche: Bush convaincra le peuple que Saddam Hussein avait récemment acquis des quantités conséquentes d'uranium en Afrique et déclenchera la guerre.

Wilson publiera une tribune dans le New York Times pour donner sa version des faits. "Nous sommes entrés en guerre sous de faux prétextes", écrira-t-il.

Une semaine plus tard, l'identité secrète de son épouse sera révélée par la presse. Valérie Palme verra sa carrière et son couple exploser en plein vol.

Voilà un film efficace et passionnant joué par des acteurs convaincants. Valérie Palme et son mari ont été bluffés de la ressemblance qui existe entre la réalité et ce long-métrage. Reste qu'on ne comprend pas très bien ce que ce film fait en compétition. A côté des films coréen, ukrainien ou russe, il détonne franchement. On doute qu'il ne décroche le moindre prix demain.

mardi 18 mai 2010

Vers l’adoption d’un nouveau avant-projet de code électoral au Niger

APA-Niamey(Niger) Une session extraordinaire du Conseil consultatif national, créé par la junte pour apprécier les textes fondamentaux, s’ouvre mercredi à Niamey pour examiner l’avant-projet de Code électoral, a appris APA mardi de source officielle.
Cette session de cinq jours s’achèvera dimanche prochain, indique un décret signé par le Chef de la junte militaire au pouvoir, le Général Djibo Salou.
Lors de sa première session ordinaire en avril dernier, le Conseil consultatif national a proposé une transition de douze mois, acceptée par la junte qui a promis d’organiser de céder le pouvoir aux civils d’ici mars 2011, après avoir organisé des élections auxquelles ses membres et les responsables du gouvernement ne seront pas candidats.
Un avant-projet de Constitution assorti de nouveaux textes sur les partis politiques est également attendu d’ici la mi-juin prochaine, avait souligné le président du Comité de rédaction des textes fondamentaux, le Pr Mamoudou Gazibo, juriste nigérien et enseignant au Canada.
Ces textes seront également soumis au Conseil consultatif national, organe de transition, mis en place pour donner un avis sur les textes et la durée de la transition militaire.
Le Niger est dépourvu de textes fondamentaux depuis le putsch du 18 février contre Mamadou Tandja, qui avait organisé en août 2009 un référendum pour adopter une nouvelle Constitution après avoir modifié le code électoral.
S/APA 18-05-2010

samedi 15 mai 2010

Crise alimentaire au Niger: le gouvernement va distribuer 21.000 tonnes de nourriture


NIAMEY, Niger (AP) — Le gouvernement du Niger a annoncé samedi qu'il allait lancer un programme de distribution de nourriture dans le pays confronté à une grave crise alimentaire.
Mahamane Laouali Dan Dah, porte-parole du gouvernement, a précisé que plus de 21.000 tonnes de nourriture seraient distribuées à 1,5 million de personnes qui en ont besoin.
Il y a cinq ans, le Niger avait connu une crise alimentaire similaire. Mamadou Tandja, qui était alors président, avait attaqué les agences humanitaires et les partis d'opposition qu'il accusait de fabriquer "de la fausse propagande" pour en obtenir un gain sur la plan politique et économique. Plusieurs associations humanitaires avaient été expulsées.
Mamadou Tandja, accusé de dérive autoritaire, a été renversé le 18 février dernier lors d'un coup d'Etat. AP

Les armées du Sahel formées à la lutte antiterroriste


Des exercices militaires à grande échelle, depuis 2005, un commandement pour le continent, depuis 2008 :la présence américaine s'intensifie dans la région sahélo-saharienne.

Keita.De notre correspondante

Keita, à une vingtaine de kilomètres au nord de Bamako, la capitale malienne. Il fait 40 degrés. Deux unités sénégalaise et malienne spécialisées dans la lutte anti-terroriste s'entraînent avec les forces spéciales américaines.

Depuis 2005, l'exercice international Flintlock, sous commandement américain, a lieu dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest. L'objectif ? Former des soldats face à la menace croissante du terrorisme dans la bande sahélo-saharienne. Enlèvements revendiqués par Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et trafics en tout genre s'y sont multipliés, ces dernières années.

« Notre présence sur le continent doit rester limitée. Il y a beaucoup d'objections politiques quant à l'implantation d'une importante force américaine en Afrique », explique le lieutenant-colonel Christopher Schmitt. À Africom, le commandement militaire des USA pour l'Afrique, on fait taire les rumeurs de déménagement du siège (actuellement à Stuttgart, en Allemagne) vers le continent africain. « Nous n'avons jamais eu l'intention de le déplacer en Afrique. Il restera en Allemagne car, logistiquement, c'est plus facile. Et nous ne voulons pas favoriser un pays en nous y installant », rapporte Éric Elliot, porte-parole de l'Africom, créé en 2008.

Deux anspour être opérationnels

Africom veut une « présence temporaire » et « discrète ». Pour autant, les forces spéciales américaines dispensent, depuis 2005, vingt stages de formation par an dans les pays assistés (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Maroc, Algérie, Tunisie, Sénégal et Nigéria). Sans compter les opérations civilo-militaires.

« Il va falloir un à deux ans pour être opérationnel. Nous sommes confrontés à des problèmes physiques, mentaux et logistiques », avoue le capitaine Ongoiba, commandant de l'unité des forces spéciales du Mali, dotée de 90 hommes aux uniformes dépareillés. Le pays ne possède, par exemple, qu'un seul avion militaire.

Une unité sénégalaise est aussi « venue apprendre avec Flintlock ». « Nos frontières sont poreuses, ce qui se passe au nord du Mali peut très bien arriver au Sénégal », souligne le commandant Dieng, officier de liaison sénégalais. Même si, pour le moment, nous n'avons pas repéré de foyers terroriste

vendredi 14 mai 2010

Un eldorado minier si instable

Deux mois après sa mise en place, la VIe république du Niger, installée aux forceps par Mamadou Tandja, s’est achevée brutalement avec le coup d’Etat du 18 février 2010, le quatrième de l’histoire du Niger indépendant. Quelles implications pour Areva ?

L’ex-président avait pendant toute l’année 2009 planifié et mis en oeuvre un coup d’Etat constitutionnel qui lui avait permis de modifier la constitution, de soumettre à son autorité toutes les institutions démocratiques, de s’octroyer une prolongation automatique de mandat de trois années et de mettre en place les jalons pour se maintenir sans limite de temps à la tête du Niger. Dans un formidable mouvement démocratique, toutes les organisations de la société civile nigérienne et la quasi-totalité des partis politiques nigériens d’importance avaient fait front commun contre ce coup de force constitutionnel. La détermination avec laquelle les deux camps se faisaient face avait conduit à une situation de blocage politique complet. Début février, l’échec de la médiation menée par l’ancien président nigérian Abdul Sa-la-mi Abu-ba-kar mandaté par la CEDEAO semblait définitif. Mamadou Tandja plus rigide que jamais face à la contestation, était de plus en plus isolé, ne se reposant plus que sur son clan – sa famille et ses partenaires d’affaires. Il n’a pas su empêcher l’intervention de militaires pourtant sous surveillance, trop sûr de son aura sur une armée qu’il avait largement su faire profiter des retombées économiques du boom minier.

Mais l’achat d’équipements et d’armes modernes, les primes permanentes, les cadeaux en nature (maisons et véhicules), l’impunité garantie ne l’ont pas protégé. En deux petites heures et avec très peu d’hommes, les responsables militaires parmi les plus puissants du pays ont fait tomber un régime installé illégalement, et déjà consommé aux yeux des Nigériens par ses dérives autocratiques et autoritaires.

Un coup chasse l’autre

Un coup d’Etat militaire vient donc chasser un coup d’Etat constitutionnel. Certains acteurs du renversement de Tandja n’en sont pas à leur « coup » d’essai : le chef d’orchestre du coup d’Etat du 18 février 2010, le colonel Djibrilla Hima dit « Pelé », actuel commandant de la zone militaire de Niamey, faisait partie il y a dix ans en 1999 des meneurs du coup de force qui avait conduit à l’assassinat du président Ibrahim Baré Maïnassara et au renversement du régime d’alors. Une transition militaire de neuf mois avait permis l’établissement d’une nouvelle constitution et conduit à l’élection de Mamadou Tandja.

Le 20 février 2010, le chef d’escadron Salou Djibo est placé à la tête du pays par ses coputschistes, qui se rassemblent au sein du CSRD (Conseil suprême pour la restauration de la démocratie). Salou Djibo est éduqué, formé à l’étranger, calme presque timide, ayant fait toutes ses preuves de chef opérationnel, dans la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire ou à la tête de la très stratégique compagnie de blindés de Niamey, une des plus puissantes unités militaires du pays. Le premier de la classe des militaires nigériens est la figure la plus présentable que la nouvelle junte pouvait proposer aux Nigériens et au monde extérieur. Bonne pioche.

Un immense soulagement ?

Dans la population, la nouvelle du coup d’Etat est accueillie avec un soulagement non dissimulé, presque comme une libération. Les condamnations formelles formulées par l’Union africaine, la CEDEAO et les annonces de sanctions ne masquent pas un soulagement évident de voir se débloquer la situation. Les organisations nigériennes à la tête de la contestation, après avoir salué la fin du régime honni de Tandja appellent vigoureusement la junte à s’organiser au plus vite pour restituer le pouvoir aux civils, à organiser une transition en concertation avec tous les acteurs de la scène politique nigérienne, et à s’engager à ne pas se présenter à la tête des futures institutions du pays. Elles annoncent leur intention de poursuivre leurs efforts pour faire aboutir leur combat pour la restauration de la démocratie, cette fois-ci dans un cadre qu’elles espèrent plus ouvert.

Une junte de transition ?

La junte après avoir procédé à une première vague d’arrestations comprenant principalement l’ex-président et son fidèle ministre de l’intérieur Albadé Abouba, mais également les ministres les plus impliqués dans le Tazarché [1] , semble vouloir donner des gages de sérénité et de confiance. Tous les ministres sont progressivement relâchés, seuls Tandja et Albadé sont toujours retenus dans des villas présidentielles. Les premières décisions de la junte visent à rassurer les pays voisins et la communauté internationale, les militaires nomment le 23 février un Premier ministre civil, Mahamadou Danda (ministre de l’Information dans le gouvernement de transition qui avait suivi le coup d’Etat de 1999 et conseiller à l’ambassade du Canada à Niamey depuis dix ans), qui déclare immédiatement qu’il n’acceptera pas de faire de la figuration. Pour couper court aux comparaisons avec la Guinée, les militaires nigériens mettent en place début mars un gouvernement de transition composé de techniciens, pour beaucoup expatriés, et de cinq militaires, dont un seul à un poste d’importance, le ministère de la Défense. Ils prennent deux ordonnances. La première empêche les membres du gouvernement issus du CSRD d’être candidats à quelque élection que ce soit, la deuxième empêche tout porteur de tenue, qu’il soit militaire ou paramilitaire, d’être candidat à des élections consécutives à cette transition démocratique ou qui se mèneraient pendant cette transition démocratique y compris s’il démissionnait pour se présenter. Dans ces ordonnances, il est clairement dit que ces mesures ne peuvent faire l’objet d’aucune modification durant la transition. Dont acte.

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Salou Djibo, le nouvel homme fort du Niger (à gauche) en compagnie du président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Mohammed Ibn Chambas.

Le CSRD semble vouloir se cantonner à un rôle limité puisqu’il annonce la mise en place d’un Conseil consultatif pour début avril qui, sur le modèle de la conférence nationale de 1991 en version réduite, sera chargé de définir le calendrier de la transition, de mettre en place la nouvelle constitution, ainsi que les institutions du futur régime. Les principaux leaders politiques en exil depuis de longs mois sont invités à rentrer au pays pour prendre part aux négociations. Hama Amadou est particulièrement attendu. Réputé proche de Nicolas Sarkozy et des milieux d’affaires continentaux et internationaux, l’ancien Premier ministre de 1999 à 2007, est toujours le favori pour succéder à Tandja à la magistrature suprême. Il reste à voir si des élections seront réellement organisées dans les prochains mois.

La France, la Chine, les minières et l’eldorado nigérien

Au cours des dernières semaines de sa présidence, Mamadou Tandja avait fini par réellement exaspérer tous ses interlocuteurs internationaux. Ses déclarations d’ouverture vers l’Iran ont probablement convaincu la communauté internationale que Tandja était dorénavant irrécupérable. Les Etats-Unis en particulier, très actifs dans la lutte anti-terroriste dans le Sahara, montraient ouvertement leur agacement. En France l’Elysée se retrouvait dans une situation délicate à cause de son choix, à peine dissimulé, de soutenir Tandja.

Mais globalement les partenaires internationaux du Niger font profil bas face à ce nouveau coup de force qui semble avoir pris tout le monde de court, la France particulièrement. Si le Quai d’Orsay condamne rapidement le coup, c’est Alain Joyandet, secrétaire d’Etat français à la Coopération, qui, relayant les inquiétudes de l’Elysée, se fait le porte-parole de la junte nigérienne pour affirmer, le 19 février, que les positions d’Areva au Niger ne sont ni menacées ni remises en cause, une déclaration en forme d’incantation. Chez Areva en revanche, on est moins serein. Dès le 21 février, soit trois jours seulement après le coup d’Etat, Anne Lauvergeon annonce un déplacement à Niamey début mars accompagnée par le ministre français de l’Industrie, Christian Estrosi, émissaire spécial de Nicolas Sarkozy, avant de se dédire pour finalement ne plus rien dire.

Areva gagne du temps

Face aux militaires, la stratégie d’Areva semble hésitante. Le groupe, fragilisé par un endettement très important, la perte du « marché du siècle » aux Emirats Arabes Unis, ainsi que par les attaques politiques visant les choix de sa direction, se décide pourtant à reprendre la main en annonçant le 26 février, un report de trois ans de la mise en exploitation du gigantesque gisement d’uranium d’Imouraren initialement prévu pour 2011. Moussa Souley, un cadre d’Areva à Niamey, justifie le report du démarrage de l’exploitation en expliquant : « Avec la crise financière, les marchés ont évolué et nous avons dû réévaluer le coût global du projet ». Sauf que ce n’est pas tant la crise financière qui retarde le projet mais plutôt les cours mondiaux de l’uranium, équivalents aux coûts d’exploitation, qui rendent l’exploitation peu rentable. En provoquant un retard sur un site de production majeur, Areva compte faire remonter les cours plus vite que prévu et donc renflouer sa trésorerie en gérant un important stock. On est donc très loin du partenariat respectueux et moderne clamé par Areva lors de la signature du contrat par Sarkozy en mars 2009 à Niamey.

De son côté, la junte passe à l’offensive dans le secteur minier. L’affairisme frénétique autour de l’attribution des permis miniers nigériens avait grandement contribué à détériorer l’image de Tandja auprès de sa population. L’octroi des permis d’exploration avait entraîné l’habituel cortège de commissions distribuées aux intermédiaires proches du pouvoir et poussé les associations nigériennes à demander des investigations judiciaires.

Révision des contrats miniers

Le 17 mars, les autorités de transition annoncent qu’elles veulent revoir tous les contrats miniers, y compris ceux signés avec Areva, sans pour autant fixer de calendrier précis. Interrogés sur la volonté réelle de la junte de pousser les investigations, les membres du réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab) veulent croire en la bonne foi des militaires et en leur volonté de faire respecter les engagements pris par Areva. Depuis, plusieurs audits ont été lancés, mais ils ne concernent encore que les sociétés d’Etat nigériennes (du pétrole, de l’électricité et des mines), dont les dirigeants sont accusés par la junte d’avoir détourné des fonds pour financer le Tazarché ; le 29 mars, ils ont été par ailleurs arrêtés avec quatorze autres personnes proches de Tandja, pour avoir tenté de déstabiliser la junte. Aucune société étrangère n’a pour le moment été visée, même si les contrats chinois sont particulièrement dans la ligne de mire des militaires à cause des liens affichés de l’ancien président avec la Chine. En fait, la junte cherche un équilibre subtil : lutter contre l’intense spéculation financière sur les permis octroyés tout en offrant des garanties aux investisseurs miniers, dont elle sait qu’ils assureront des revenus vitaux pour le Niger au cours des prochaines années.

Avec Areva, la situation est particulièrement délicate : en retardant l’exploitation d’Imouraren, elle prive le pouvoir d’une partie de ses revenus accroissant ainsi la pression financière sur la junte dans un contexte de suspension de l’aide internationale, de crise alimentaire aiguë. De quoi calmer les ardeurs dans la révision des contrats d’Areva avec le Niger.

Espérons que la CSRD concrétise toutes ses annonces et que ni les rumeurs ou tentatives d’un nouveau coup d’Etat de la part de militaires restés fidèles à Tandja, ni les rivalités politiques exacerbées entre les prétendants au pouvoir, ni les manoeuvres des compagnies minières, ni la grave crise alimentaire qui s’annonce, ne bouleversent une situation qui reste très précaire, et n’assombrissent encore le quotidien déjà intenable des Nigériens.

Danyel Dubreuil

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mercredi 12 mai 2010

Niger: La junte veut récupérer les deniers publics


La junte militaire au pouvoir au Nigér a annoncé mercredi la mise sur pied d'une commission chargée d'assainir la classe politique et d'affaires du pays et de recouvrer les deniers publics détournés sous le régime du président Mamadou Tandja, qu'elle a renversé en février. Cette initiative est conforme aux promesses non dénuées de populisme faite par les militaires, mais va à l'encontre des souhaits de la communauté internationale qui préférerait qu'ils se préoccupent d'en revenir rapidement à un régime civil et ne se livrent pas à une chasse aux sorcières.

Alerte sur les déchets radioactifs d'Areva au Niger

'organisation de défense de l'environnement Greenpeace a alerté l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la "dispersion des déchets radioactifs" causée par les activités d'extraction minière du groupe français Areva dans le nord du Niger.

L'OMS "est compétente sur les questions de santé et nous souhaitons qu'elle se penche sur le problème", a indiqué le porte-parole de Greenpeace Suisse, Nicolas de Roten.

Dans un rapport présenté fin mars au Niger et lancé officiellement jeudi à Genève, Greenpeace accuse Areva de mettre en danger la santé des riverains des mines d'uranium que le groupe français exploite dans les environs des villes d'Arlit et d'Akokan.

"Nous souhaitons que l'OMS réalise sa propre enquête et demande à Areva de prendre des mesures", a expliqué une spécialiste de Greenpeace, Rianne Teule. Arlit et Akokan sont deux cités minières dans le nord-ouest du Niger, pays sahélien pauvre où Areva, numéro un mondial du nucléaire civil et premier employeur privé du pays, qui exploite des gisements d'uranium.

En collaboration avec la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD, France) et le Réseau des Organisations pour la Transparence et l'Analyse Budgétaire (ROTAB, Niger), Greenpeace a réalisé une étude scientifique après avoir effectué des prélèvements et des mesures à Arlit et à Akokan en novembre 2009. (belga)
12/05/10 12h36

mardi 11 mai 2010

Areva poursuit sa pollution radioactive au Niger


L’uranium importé du Niger alimente les réacteurs nucléaires hexagonaux. Les impacts de son extraction sur la santé des populations locales et l’environnement restaient encore peu connus. La publication, le 4 mai 2010, d’une étude de Greenpeace commence à combler cette lacune. Ses résultats laissent perplexes sur la stratégie d’Areva, géant français du nucléaire, en matière de « développement durable ».

En collaboration avec la Criirad, un laboratoire français indépendant spécialisé dans les mesures de radioactivité, et le réseau nigérien d’organisations non gouvernementales ROTAB, Greenpeace a accédé à proximité des villes minières où opère Areva. Sur place, l’ONG a prélevé des échantillons de sol, d’eau et d’air que la Criirad a ensuite analysés en France pour en mesurer la radioactivité. Résultat : la radioactivité dans ces zones habitées et les déchets produits par l’extraction minière sont « alarmants ».

Eau polluée à la radioactivité

Sur quatre des cinq échantillons d’eau analysés, et provenant de la région d’Arlit, la concentration en uranium est supérieure à la limite recommandée par l’Organisation mondiale de la santé pour l’eau potable. Pour Greenpeace, « les données historiques indiquent une augmentation progressive de la concentration en uranium au cours des 20 dernières années, ce qui peut être révélateur de l’impact des opérations minières ». Greenpeace a également trouvé plusieurs morceaux de ferraille radioactive sur le marché local d’Arlit, présentant des taux de radiation supérieurs à 50 fois les niveaux habituels. Or, les populations locales se servent de ces matériaux pour construire leurs habitations. Toujours selon le rapport, dans les rues d’Akokan, l’intensité des radiations est environ 500 fois supérieure aux niveaux normaux. « Une personne passant moins d’une heure par jour dans cet endroit serait donc exposée à une radiation supérieure au taux maximal annuel autorisé ». Charmante attention à l’égard des populations locales !

Après qu’une partie des premiers résultats de l’étude aient été publiés fin novembre 2009, Areva a entamé le nettoyage d’endroits radioactifs dans un des villages miniers cités dans le rapport. Mais cela est loin d’être suffisant pour Greenpeace qui exige la mise en place de « contrôles permettant de garantir que les activités d’Areva respectent les normes internationales en matière de sécurité et l’environnement, et tiennent compte du bien-être des employés et des populations vivant à proximité des sites miniers ». L’ONG demande également « qu’une étude indépendante soit réalisée autour des mines et des villes d’Arlit et d’Akokan, suivie d’un nettoyage et d’une décontamination complète ».

Classée 480e parmi les 500 plus importantes multinationales mondiales, Areva puise abondamment depuis 40 ans dans les ressources minières du Niger pour alimenter les centrales nucléaires françaises. Aujourd’hui, ce sont les éléments essentiels à la vie même des populations à proximité des sites miniers qui disparaissent.

Sophie Chapelle

lundi 10 mai 2010

La crise alimentaire contraint 5.657 élèves à l’abandon


Niamey, Niger - Quelque 5.657 élèves de la région de Maradi, dans l’est du Niger, ont abandonné l’école pour suivre leurs parents du fait de la crise alimentaire qui affecte les populations de certaines parties du pays, a appris ce vendredi la PANA, de source officielle.

Selon le directeur régional de l’Education de Maradi, Joseph Bada, le phénomène d’abandon touche 298 écoles de la région où les élèves, faute de soutien financier, ont délaissé les classes.

"A la date du 14 avril 2010, nous avons dénombré 5.657 abandons d’élèves du fait du départ de leurs parents en exode pour certains ; pour d’autres, les parents les retirent de l’école pour les confier à des marabouts qui les envoient chercher leur pitance grâce à l’aumône", a-t-il indiqué.

Les abandons constatés concernent aussi des écoles à cantine, a précisé M. Bada, qui a lancé un appel aux autorités afin que des mesures soient prises pour sauver l’école dans cette région très affectée par la crise alimentaire.

De nouveau, rappelle-t-on, le Niger est en proie à une crise alimentaire consécutive à la mauvaise campagne agricole 2009, qui affecte plus de 7 millions de personnes, selon l’ONU.

Niamey - Pana 08/05/20