samedi 15 mai 2010

Les armées du Sahel formées à la lutte antiterroriste


Des exercices militaires à grande échelle, depuis 2005, un commandement pour le continent, depuis 2008 :la présence américaine s'intensifie dans la région sahélo-saharienne.

Keita.De notre correspondante

Keita, à une vingtaine de kilomètres au nord de Bamako, la capitale malienne. Il fait 40 degrés. Deux unités sénégalaise et malienne spécialisées dans la lutte anti-terroriste s'entraînent avec les forces spéciales américaines.

Depuis 2005, l'exercice international Flintlock, sous commandement américain, a lieu dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest. L'objectif ? Former des soldats face à la menace croissante du terrorisme dans la bande sahélo-saharienne. Enlèvements revendiqués par Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et trafics en tout genre s'y sont multipliés, ces dernières années.

« Notre présence sur le continent doit rester limitée. Il y a beaucoup d'objections politiques quant à l'implantation d'une importante force américaine en Afrique », explique le lieutenant-colonel Christopher Schmitt. À Africom, le commandement militaire des USA pour l'Afrique, on fait taire les rumeurs de déménagement du siège (actuellement à Stuttgart, en Allemagne) vers le continent africain. « Nous n'avons jamais eu l'intention de le déplacer en Afrique. Il restera en Allemagne car, logistiquement, c'est plus facile. Et nous ne voulons pas favoriser un pays en nous y installant », rapporte Éric Elliot, porte-parole de l'Africom, créé en 2008.

Deux anspour être opérationnels

Africom veut une « présence temporaire » et « discrète ». Pour autant, les forces spéciales américaines dispensent, depuis 2005, vingt stages de formation par an dans les pays assistés (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Maroc, Algérie, Tunisie, Sénégal et Nigéria). Sans compter les opérations civilo-militaires.

« Il va falloir un à deux ans pour être opérationnel. Nous sommes confrontés à des problèmes physiques, mentaux et logistiques », avoue le capitaine Ongoiba, commandant de l'unité des forces spéciales du Mali, dotée de 90 hommes aux uniformes dépareillés. Le pays ne possède, par exemple, qu'un seul avion militaire.

Une unité sénégalaise est aussi « venue apprendre avec Flintlock ». « Nos frontières sont poreuses, ce qui se passe au nord du Mali peut très bien arriver au Sénégal », souligne le commandant Dieng, officier de liaison sénégalais. Même si, pour le moment, nous n'avons pas repéré de foyers terroriste

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