mardi 7 juillet 2009

Nouvelle démission au sein de la commission électorale

Opposée aux manœuvres du président Mamadou Tandja censées le maintenir au pouvoir, la numéro deux de la commission électorale a démissionné. Il s'agit du deuxième départ au sein de l'institution en moins d'une semaine.

La vice-présidente de la Commission nationale électorale indépendante (Céni) du Niger et représentante de l'Ordre des avocats, Me Aïssatou Zada, a démissionné lundi, ont indiqué des radios locales.

Le 17 juin, le Conseil de l'Ordre des avocats a appelé le président Mamadou Tandja à se plier à la décision de la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, qui a annulé son décret convoquant un référendum sur une nouvelle Constitution devant lui permettre de se maintenir au pouvoir.

En réponse, le chef de l'Etat a dissous la Cour et en a nommé une nouvelle, dont certains membres se sont publiquement affichés en faveur de "son" référendum.

Les décisions de la Cour s'imposent au président et ses membres sont inamovibles jusqu'en 2012, selon la Constitution.

La démission de Mme Zaka est la deuxième à la Céni, après celle de son rapporteur, le militant Marou Amadou qui y représentait les organisations de défense des droits de l'Homme.

Après avoir écarté l'organisation du référendum de son programme par "respect" d'un arrêt de la Cour constitutionnelle annulant le scrutin, la Céni a finalement décidé de l'organiser, a indiqué un de ses membres qui a requis l'anonymat.

La Céni a déjà commencé à acheminer le matériel électoral à l'intérieur du pays, notamment les cartes et listes des électeurs ainsi que des exemplaires de l'avant-projet de Constitution qui sera soumis au vote le 4 août, selon la radio d'Etat.

Par ailleurs, le Collectif des organisations de défense des droits de l'Homme et de la démocratie (CODDHD) a demandé aux ONG affiliées de retirer leurs membres de la Céni "pour dénoncer le régime de non-droit au Niger".

Le Collectif, qui regroupe les plus importantes ONG du pays, dénonce notamment la décision du président Tandja de s'arroger des "pouvoirs exceptionnels" pour gouverner par décrets et ordonnances.

Après 10 ans à la tête du pays, Mamadou Tandja est décidé à rester en fonction, alors qu'il doit quitter le pouvoir le 22 décembre au terme de deux quinquennats successifs, selon la Constitution.

Il a dissous le Parlement et la Cour constitutionnelle, hostiles à son projet et a modifié le code électoral.

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