dimanche 28 juin 2009

Tandja face à une virulente opposition


L'opposition au Niger ne mâche pas ses mots : « La prise des pouvoirs exceptionnels par le président Tandja est un "coup d'Etat" ». Des pouvoirs exceptionnels pris en invoquant l'article 53 de la Constitution et qui lui permettront de gouverner par décrets et ordonnances. Mamadou Tandja réagissait au refus de la Cour constitutionnelle de revenir sur son arrêt qui invalide le référendum prévu le 4 août, une consultation censée lui permettre de briguer un troisième mandat. L'opposition demande carrément à l'armée de désobéir.

La partie qui se joue au sein de la classe politique nigérienne commence à prendre des allures de scénario dramatique : d'un côté un président de plus en plus isolé sur la scène politique et de l'autre une opposition de plus en plus virulente.

En s'octroyant vendredi 26 juin, selon les termes de l'article 53 de la Constitution, les pouvoirs exceptionnels, le président Tandja a entraîné une réaction violente de l'opposition qui dénonçait samedi 27 juin un coup d'Etat et appelait l'armée et la police à désobéir au chef de l'Etat.

Des propos inquiétants dans un pays où les mêmes incantations résonnaient déjà, il y a dix ans, du temps du président Baré Maïnassara. Aujourd'hui, Mamadou Tandja qui dit s'appuyer sur les textes et sur le peuple, est pourtant un homme isolé au sein de la classe politique.

Jeudi dernier, il était lâché par la CDS (Convention démocratique et sociale), le parti de Mahamane Ousmane dont les huit ministres ont démissionné du gouvernement. Au sein de son propre parti, Mamadou Tandja est désapprouvé par une fraction grandissante. Preuve du malaise, aucun cacique du MNSD (Mouvement national pour la société de développement) ne s'exprime ouvertement pour soutenir le projet du chef de l'Etat.

Au sein de la CEDEAO (Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest), là aussi, Mamadou Tandja compte peu de supporters. Le 22 juin dernier il lançait un appel aux autorités nigériennes à respecter la Constitution et l'Etat de droit. Samedi, l'organisation ouest-africaine n'avait encore pas réagi officiellement aux derniers développements de la crise au Niger.

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